Manger épicé est bon pour la santé. Le piment pourrait être considéré comme un aliment miracle: meilleure circulation, perte de poids et sentiment de bonheur sont au rendez-vous. Sa force réside dans l’un de ses composants actifs: la capsaïcine. C’est elle qui apporte cette sensation de brûlure et ce piquant tant apprécié. Lorsque les signaux de chaleur et de douleur atteignent le cerveau, celui-ci libère des hormones (endorphines et dopamine) apportant une sensation de plaisir. C’est pour cette raison que certaines personnes sont accros au piment, et aux plats épicés.
La capsaïcine est, en plus, un ingrédient particulièrement sain. Elle améliore la circulation sanguine. Elle est donc bonne pour le cœur et les artères. Selon David Fäh, spécialiste en médecine préventive à la Haute Ecole spécialisée de Berne, le piment peut également aider à la perte de poids. La capsaïcine, stimulant la circulation, favoriserait ainsi la production de chaleur et activerait les glandes sudoripares. Des calories supplémentaires sont donc brûlées à chaque repas.
Une échelle pour la force
De nombreuses variétés sont vendues dans le commerce, du plus doux au plus fort. Cette caractéristique dépend de la concentration en capsaïcine, mesurée en unités de Scoville*. Wilbur Scoville, en 1902, a mesuré la force de chaque piment, en diluant sa purée avec de l’eau sucrée. Et il a établi son échelle en fonction du nombre de dilutions nécessaires pour en annihiler l’effet. Les poivrons, par exemple, sont à 0. Le piment jalapeño, lui, vaut jusqu’à 8000 Scoville, tandis que le habanero peut aller jusqu’à 500 000 Scoville. Depuis sa découverte, le titre de champion du monde revient au Carolina Reaper, pouvant grimper à 2 200 000 Scoville.
Toutefois, cette échelle est discutée pour son caractère subjectif. Car, plus on mange de nourriture épicée, plus on s’y adapte. Un même piment pourra paraître doux à un habitué et fort à un néophyte. D’ailleurs, ce dernier a tout intérêt à déguster les plats plus lentement pour faciliter la digestion. Une consommation excessive de piment peut également induire une réaction de défense de la part du corps. Celui-ci va se refroidir et transpirer abondamment, ce qui peut causer des problèmes de circulation.
Du lait pour calmer les ardeurs
Il est recommandé d’utiliser peu de piment dans la préparation et d’en rajouter si le résultat manque de piquant. Si le plat est trop relevé, les produits laitiers peuvent venir en aide. Un verre de lait ou un yogourt nature peut neutraliser rapidement le brasier! En revanche, l’eau est fortement déconseillée: c’est même pire, puisque la capsaïcine se concentre dans la bouche.
Pendant la préparation, il est impératif de ne pas se frotter les doigts après avoir manipulé des piments. Pour se débarrasser de la capsaïcine, qui n’est pas soluble dans l’eau, l’astuce est de se laver les mains avec de l’huile ou de l’alcool.
Katharina Baumann / bl
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