1. Derrière la prise
Pendant des dizaines d’années, les téléphones fixes utilisaient la transmission analogique, sous forme d’ondes. Le bon vieux fil de cuivre véhicule désormais des données numérisées: c’est le protocole internet (IP).
Depuis les années 1990 et l’avènement d’internet, une partie des données était déjà numérisée. Les deux systèmes se côtoyaient, tels des vélos circulant aux côtés de poids-lourds. En éliminant les vélos et en embarquant tout le monde sur les camions ou, autrement dit, en numérisant toutes les données, on augmente la capacité du support et le volume des débits. A noter que la fibre optique, qui remplace par endroits le cuivre, ne transporte que les données numérisées.
A l’arrivée, les données convergent vers le modem. C’est lui qui les trie pour les acheminer vers le bon récepteur: téléphone, internet ou télévision.
2. Cadran à la trappe
Pour la téléphonie fixe, la seule différence consiste à brancher le nouveau modem, gratuit, à la prise murale et à y connecter, ensuite, le téléphone. Le boîtier étant alimenté par le courant, il est impossible de passer des appels en cas de coupure d’électricité.
La plupart des abonnés conservent leur téléphone. Seuls les appareils munis d’un cadran (voir photo) et les combinés dépourvus de touches avec l’astérisque (*) ou le dièse (#) deviennent inutilisables. Les anciens appareils ISDN pourront, sur demande, être reliés à un routeur que l’opérateur est tenu de fournir jusqu’en 2021. La pilule sera donc difficile à avaler pour les entreprises qui utilisaient l’ISDN: elles doivent changer tout leur parc.
Les ménages équipés de plusieurs téléphones qui étaient branchés séparément doivent, quant à eux, acquérir une base prévue pour deux combinés.
3. Internet, rien ne bouge
Pas de révolution en revanche pour l’internet, puisque les données ont toujours été numériques. Seul le modem change.
On veillera toutefois à choisir un forfait qui corresponde à ses besoins. Avec un débit de 20 Mbit/s, il faut en moyenne deux secondes pour ouvrir une page web (5 Mo) et une minute et quarante secondes pour télécharger un élément de 250 Mo. Avec un débit de 300 Mbit/s, compter 0,1 seconde (page internet) et 6,7 secondes pour le même téléchargement.
A noter que, selon l’ordonnance sur les télécommunications, Swisscom est tenu de fournir, partout en Suisse, un débit minimal de 2 Mbits/s dans le cadre du service universel. Ce volume passera à 3 Mbit/s en 2018, un débit toutefois insuffisant pour un ménage de plusieurs personnes.
4. Une télé, pas deux
Le passage aux nouvelles offres de Swisscom TV 2.0 implique de changer de box. Attention: seuls les téléviseurs équipés d’une prise HDMI sont compatibles. Pour les autres, Swisscom offre un rabais de 50% pendant trois mois sur l’abonnement. Il y a toutefois une astuce: on peut tout de même relier la box aux anciens téléviseurs en passant par un convertisseur DVI/HDMI (pour l’image) et un câble jack-cinch (pour le son). Dernière option: renoncer à la TV-Box en basculant sur un abonnement TV 2.0 «light».
A noter que les ménages disposant de plusieurs téléviseurs doivent commander une box par appareil supplémentaire (au maximum cinq en tout), ce qui renchérit l’abonnement de 5 fr. par écran et par mois.
5. Le bon choix
Seuls les abonnés ne disposant que d’un raccordement de téléphonie fixe ne sentiront pas le passage à l’IP. Car le modem est gratuit et le tarif de l’abonnement mensuel reste inchangé.
Les autres choisiront entre le tube d’aspirine et le cours de yoga pour se préparer à comparer les offres sur le marché. Swisscom, comme les autres opérateurs, se plaît à multiplier les variantes: raccordement téléphonique avec ou sans appels inclus, internet à débit variable, télévision avec plus ou moins de chaînes, avec ou sans fonction replay, etc. Sans parler de la nouvelle grille tarifaire «inOne», disponible dès la mi-avril, avec prestations personnalisées et rabais familiaux à la clé.
Comme Swisscom impose un changement de contrat aux utilisateurs qui ont encore un branchement analogique, libre à chacun de passer à la concurrence. Dans tous les cas, il faut prendre le temps de choisir la meilleure option, quitte à demander un temps de réflexion.
6. Filtrer les appels indésirables
Pour décourager les démarcheurs, la première parade est d’assortir son numéro d’un astérisque (*). Cette précaution est toutefois peu respectée.
Sur les raccordements numériques, on peut désormais activer un filtre qui bloque les appels identifiés comme venant d’une centrale d’appels. Il est également possible de le faire pour certains numéros, soit pour des raisons personnelles, soit parce qu’il s’agit d’un démarcheur téléphonique que Swisscom n’a pas encore repéré. Dans ce cas, on signalera l’indésirable à l’opérateur qui l’ajoutera à sa liste, destinée à évoluer au fil du temps. Depuis la mise en service du filtre, à la fin de 2016, plus d’un million d’appels indésirables ont ainsi passé à la trappe, en Suisse.
Le filtre peut être activé gratuitement par téléphone au 0800 800 800, dans une filiale ou en ligne en se connectant à son compte client. On suivra ensuite le chemin ⇨ Réseau fixe ⇨ Blocage des appels ⇨ activer le Callfilter.
7. Alarme en balade
Les anciens bracelets permettant aux aînés d’appeler à l’aide cèdent le pas à des systèmes connectés au réseau mobile 3G ou 4G. Certains modèles peuvent également être portés à l’extérieur pour garantir une sécurité optimale aux amoureux de la nature. Les tarifs d’abonnement varient selon les prestataires (Croix-Rouge Suisse, antennes cantonales de soins à domicile, opérateurs) et les options choisies.
Cette solution est optimale si la couverture est suffisante dans la région concernée. Si ce n’est pas le cas, on optera pour un système connecté sur le réseau fixe IP, mais l’alarme ne fonctionne pas lors des coupures de courant. Swisscom planche sur une parade pour le début de 2018.
Claire Houriet Rime