A moins d’être multimillionnaire ou convaincu de sa bonne étoile, il est préférable de ne pas snober l’assurance responsabilité privée. Car, pour une prime annuelle d’une centaine de francs environ, on se protège d’un risque financier pouvant atteindre plusieurs millions. En Suisse, celui qui cause un dommage à autrui, intentionnellement, par négligence ou imprudence, est en effet tenu de le réparer. Et il est responsable à hauteur de l’ensemble de sa fortune et de ses revenus. Sans couverture, un instant d’inattention peut donc avoir des conséquences financières sur toute une vie.
Mais, comme pour la plupart des assurances, les différences de prix et de conditions peuvent être importantes. Pour faire le point en 2017, nous avons demandé aux principales compagnies suisses de calculer les primes pour quatre profils différents (lire les descriptions au-dessus de chaque tableau). Il faut cependant garder à l’esprit que les chiffres présentés ne sont valables que pour les scénarios choisis. La modification d’un seul critère (lieu d’habitation, âge, nombre de personnes vivant dans le ménage, etc.) peut considérablement modifier la donne.
Moins cher en ligne
Sans surprise, les propriétaires paient en moyenne moins cher. C’est que les dégâts commis sous son propre toit ne sont pas assurés. Mais si certains établissements, comme Zurich ou Bâloise, facturent 30% à 40% de moins aux propriétaires, d’autres ne les avantagent que peu. C’est le cas de La Mobilière, avec un «rabais» d’environ 10% seulement.
Deuxième constat: les offres en ligne sont souvent plus attractives. Dans notre premier exemple, un locataire seul paiera en moyenne 25 fr. de moins chaque année en faisant ses démarches sur internet. En principe, ces contrats garantissent la même protection que les autres.
Globalement, aucun assureur n’est systématiquement le plus avantageux, même si Smile Direct est souvent bien placé dans notre comparatif. A l’inverse, Vaudoise propose souvent les primes parmi les plus onéreuses.
Ecart plus raisonnable
Bon à Savoir propose régulièrement ce comparatif avec les mêmes profils. Il est ainsi possible de mesurer l’évolution du coût de la RC privée dans le temps. En 2010, les primes étaient, en moyenne, plus élevées. Pourtant, le montant des polices les plus avantageuses n’a pas baissé. C’est davantage l’amplitude entre l’assureur le moins cher et le plus onéreux qui a baissé. Il semblerait donc que les établissements alignent, petit à petit, leurs prix sur la concurrence.
Reste que la comparaison est toujours aussi pertinente en 2017. Car, avec un choix éclairé, on peut encore économiser jusqu’à 40% sur le montant de sa prime. Avant de signer, il est également important de vérifier les conditions générales, pour éviter les mauvaises surprises (lire encadré «La couverture des enfants»).
Bernard Utz
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La couverture des enfants
Si les RC privées des différents assureurs offrent globalement les mêmes protections, les conditions générales peuvent parfois varier. C’est notamment le cas pour la protection des enfants majeurs. Jusqu’à leurs 18 ans, ils sont, en effet, couverts par la RC familiale. Passé cet âge, chaque compagnie a sa propre politique, d’où la nécessité de bien se renseigner avant de signer.
⇨ En règle générale, les étudiants qui habitent encore chez leurs parents sont automatiquement couverts. Certains assureurs fixent néanmoins un âge maximum à 25 ans, par exemple.
⇨ Pour les jeunes adultes qui vivent au domicile familial mais qui travaillent déjà, la situation est différente. Dans la moitié des cas, le paiement d’une surprime est demandé.
⇨ Finalement, dans le cas où l’étudiant n’habite plus avec ses parents, il doit, la plupart du temps, contracter sa propre RC.