Quelles sont les margarines les plus saines vendues dans les supermarchés? Pour le savoir, nous avons envoyé dans un laboratoire neuf produits «classiques», contenant 80 à 85% de matière grasse et neuf autres allégés (au maximum 70%). Notre but était de connaître la qualité de ces graisses, et de vérifier l’éventuelle présence de deux substances potentiellement néfastes pour la santé, le glycidol et le 3-MCPD (lire Les critères du test).
Globalement, nos analyses montrent que les margarines standard, plus grasses, contiennent, de par cette caractéristique, plus d’oméga 3 bénéfiques pour la santé, mais aussi plus de composants problématiques que les formules allégées! Ces dernières, soit dit en passant, renferment tout simplement plus d’eau*.
La meilleure est chère
Sur l’ensemble, seule la Becel Gold décroche une très bonne note. Elle offre la plus haute teneur en oméga 3 du lot. Un bel atout, puisque ces acides gras polyinsaturés ont de multiples effets bénéfiques pour la santé, notamment au niveau cardiovasculaire. Ils sont aussi nécessaires au développement et au bon fonctionnement de la rétine, du cerveau et du système nerveux.
De surcroît, la Gold possède également un bon ratio oméga 3 oméga 6, ce qui est essentiel pour l’assimilation de ces deux acides.
Finalement, elle n’a qu’un seul défaut: son prix. A 1.10 fr. les 100 g, c’est le deuxième article le plus cher de notre panel. Les cinq margarines les plus avantageuses sont, avec un prix de 36 ct. les 100 g, trois fois moins chères! Ce qui n’empêche pas quatre d’entre elles d’obtenir une bonne note.
Sur l’ensemble du test d’ailleurs, pas moins de neuf barquettes récoltent une bonne
appréciation globale.
Teneur très variable en acides gras trans
Les acides gras trans ne sont pas les meilleurs amis de notre système cardiovasculaire. C’est la Migros Balance qui en contient le moins et obtient donc la meilleure note sur ce point. Elle se place en tête des allégées et rate d’ailleurs l’appréciation globale «très bon» d’un petit dixième de point.
A l’inverse, les deux produits les moins bons sur ce critère sont La tartinable et la margarine avec 10% de beurre, vendues par Denner. Cette dernière affiche un taux de près de 2,5%, tout en n’offrant que peu d’oméga 3. De surcroît, le ratio avec les oméga 6 est défavorable. Nos experts ont donc jugé ce produit «insatisfaisant».
Glycidol et 3-MCPD, pas mal!
Les analyses concernant le glycidol et les 3-MCPD sont plutôt réjouissantes. Leur présence est globalement faible. Trois margarines classiques présentent toutefois quelques problèmes. Le laboratoire a ainsi trouvé une quantité relativement importante de 3-MCPD dans la barquette M-Budget vendue par Migros. Le géant orange nous a rétorqué que ses propres tests avaient fourni des résultats nettement plus favorables. Ce contaminant est suspecté d’endommager les organes.
Deux margarines vendues par Coop, la Prix Garantie et la Qualité & Prix, contenaient trop de glycidol. Cette substance est génotoxique et cancérigène, selon les experts de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA). Le détaillant affirme travailler à résoudre le problème.
Lukas Bertschi / seb
Lire le bonus web: La margarine face au beurre
En détail
Les critères du test
Les margarines ont été analysées selon les critères suivants.
1. Quantité d’oméga 3: 50%
Ils sont, comme les oméga 6, des acides gras dits essentiels. L’organisme humain en a absolument besoin, mais ne sait pas en fabriquer. Leur apport provient donc exclusivement de l’alimentation. Ils possèdent de nombreuses vertus pour la santé.
2. Ratio oméga 3/oméga 6: 30%
Selon l’Institut fédéral allemand pour la prévention des risques (BfR), le ratio idéal est de 1:5. Cette proportion permet à nos enzymes d’assimiler les deux acides gras. Lorsque le déséquilibre est trop important, seuls les oméga 6 sont absorbés. C’est problématique, car l’alimentation moderne est trop pauvre en oméga 3 et trop riche en oméga 6.
3. Acides gras trans: 20%
Ils constituent des facteurs de risques cardiovasculaires, en favorisant notamment l’augmentation du mauvais cholestérol et, par conséquent, l’obstruction des artères à long terme. Le BfR estime qu’ils ne doivent pas représenter plus de 1% du total des acides gras consommés.
4. Substances problématiques
Le glycidol et le 3-MCPD se forment lors de la transformation des aliments, en particulier du raffinage des huiles végétales. Le premier est cancérigène et génotoxique, alors que le second est soupçonné d’endommager les organes, notamment les reins.