Arriver à l’aéroport, constater qu’on a oublié son passeport et manquer l’avion: cauchemar de tout voyageur, cette tuile est tombée sur la tête d’un couple de lecteurs, au moment de s’envoler pour la Corse depuis l’aéroport de Sion avec Air-Glaciers. Ils n’en gardent pas un si mauvais souvenir, puisque la compagnie a accepté, contre l’achat d’un nouveau billet, de leur offrir le deuxième.
Qu’aurait-il fallu pour les tirer d’affaire? Une carte d’identité ou un permis de conduire auraient-ils suffi? En fait, tout dépend de la destination et de la compagnie aérienne choisie, nous a expliqué le Secrétariat d’Etat aux migrations.
1. Passage de la frontière
Qu’on parte à l’étranger par les airs, le rail ou la route, les règles sont les mêmes: il faut être en possession d’un document de voyage à son nom et en cours de validité, c’est-à-dire un passeport, un passeport provisoire ou une carte d’identité. Le permis de conduire, lui, n’équivaut jamais à un document de voyage qui permet de franchir la frontière.
Pour se rendre dans un pays de l’Espace Schengen (membre de l’Union européenne ou de l’AELE), les conditions sont moins strictes pour les ressortissants suisses. Il est possible de voyager en emportant une carte d’identité en lieu et place du passeport, et même un document expiré, s’il l’est depuis moins de cinq ans. Ainsi, le voyageur qui découvre au dernier moment que son passeport est échu a encore un espoir de s’envoler (mais pas la certitude: lire point 2), pour autant que sa destination soit européenne.
En théorie, il est même possible de s’y rendre sans pièce d’identité du tout. En cas de contrôle lors du retour au pays, le voyageur devra toutefois prouver ou rendre vraisemblable sa nationalité suisse, par exemple en fournissant un permis de conduire, un extrait d’un registre officiel ou tout moyen qui permettra à la douane de l’identifier. Si cette solution peut éventuellement convenir lors d’un bref passage à l’étranger, par exemple pour des achats ou pendant une excursion, il reste franchement déconseillé de partir en voyage en Europe sans passeport ni carte d’identité, car prouver sa nationalité à l’étranger sera difficile. En outre, un document d’identité est souvent requis pour dormir à l’hôtel, louer une voiture, etc.
2. Embarquement dans l’avion
Attention aussi à ne pas conclure trop tôt qu’on peut sauter dans un avion en laissant passeport et carte d’identité à la maison. «L’acheminement est un contrat de nature privée entre le passager et la compagnie aérienne. Il est fort possible qu’il prévoie des clauses spécifiques, comme l’obligation, pour le passager, de prouver son identité avec un document officiel», met en garde Emmanuelle Jaquet von Sury, porte-parole du Département fédéral de justice et police. Nous avons, dès lors, demandé à Air-Glaciers, à Swiss et à easyJet leur politique en la matière.
⇨ Chez Air-Glaciers, pour les vols à destination de l’Espace Schengen comme pour ceux qui restent dans les limites de la Suisse, il est indispensable de posséder un passeport ou une carte d’identité en cours de validité.
⇨ Idem chez Swiss, sauf pour les vols Genève-Zürich. En outre, pour les destinations hors Schengen, un passeport en règle est obligatoire, de même qu’un visa s’il est requis dans le pays de destination.
⇨ EasyJet, de son côté, ne contrôle pas l’identité des voyageurs qui se rendent dans un pays de l’Espace Schengen, sauf dans trois cas: s’ils ont un enregistré un bagage en soute, s’ils présentent leur carte d’embarquement sur leur téléphone mobile, ou si leur vol part du secteur France de l’aéroport de Genève.
Astuce:
Le site iatatravelcentre.com renseigne efficacement quant aux formalités d’entrée dans les divers pays du monde en matière de passeports, de visas et de vaccins notamment.
Vincent Cherpillod
En détail
Et dans la rue?
Contrairement à une idée reçue, l’obligation d’avoir une pièce d’identité sur soi lorsqu’on se promène dans l’espace public est une légende. Du moins en Suisse. Même chose, d’ailleurs, pour la prétendue nécessité d’avoir au minimum 5 fr. sur soi. En cas de contrôle par la police, il est cependant préférable de pouvoir fournir un document qui rende vraisemblable ou vérifiable son identité (permis de conduire, abonnement de train, carte bancaire, carte d’étudiant, etc.). Dans le cas contraire, on risque de devoir suivre les forces de l’ordre au poste pour qu’elles procèdent aux vérifications nécessaires.