Quand l’air est froid et sec, l’application régulière de crème évite la formation de crevasses au bout des doigts. Dans les grandes surfaces, c’est à qui proposera la meilleure formule: comment s’y retrouver?
Nous avons confié quatorze crèmes pour les mains à un laboratoire spécialisé à Hanovre (lire encadré). Résultat: quatre produits décrochent la meilleure note. Le tube Ombia de Aldi, très avantageux, se hisse à la première place. Une dizaine de tubes contiennent, en revanche, des parfums ou des liants problématiques. Le laboratoire n’a, heureusement, trouvé aucune trace de résidus d’huiles minérales cancérigènes dans cet échantillonnage.
A noter que ces analyses n’ont pas porté sur l’effet hydratant. Lors du précédent test effectué en 2017, toutes avaient en effet réalisé un sans-faute à cet égard. Le tube Coop Qualité & Prix Wel! Care & Protect, qui pointe à la deuxième place selon les critères appliqués cette année, était alors sorti en tête de la sélection.
Puberté avancée
Comme la crème pénètre dans la peau et l’imprègne sur la durée, elle ne devrait pas contenir de parfums allergènes. Elle devrait également être exempte de composants tels que le limonène, jugé fortement allergène par le Comité scientifique européen de sécurité des consommateurs (SCCS). Au contact de l’air, cette substance génère des oxydes susceptibles de provoquer de graves allergies.
Huit cosmétiques ont été notés «insatisfaisant». La crème Dove, dernière du test, est même jugée mauvaise, car elle cumule parfums allergènes, agents conservateurs et autres liants critiques, tels que le propylparabène, un perturbateur endocrinien dont l’influence sur le système hormonal a été prouvée lors de tests sur les animaux. En faisant des recherches sur le long terme, des chercheurs de l’Université de Berkeley ont même démontré que cette substance peut avancer le déclenchement de la puberté chez les jeunes garçons.
Unilever, fabricant de la crème Dove, n’a pas souhaité commenter ce résultat. Denner promet pour sa part de limiter, à l’avenir, l’utilisation de parfums allergènes dans ses produits. Quant à Migros, elle entend y renoncer dans la nouvelle version de la Pure Sensitive Creme. Cette option pourrait toutefois diminuer l’intensité et la persistance des fragrances.
Eviter les graisses minérales
Les crèmes pour les mains doivent leur effet hydratant à des graisses minérales, comme la paraffine, ou à des graisses végétales à base d’huile de palme, de tournesol ou de karité. Les deux options ont des avantages et des inconvénients. La paraffine se conserve plus longtemps et ne suscite pas d’allergie, mais ses composants s’accumulent dans l’organisme.
Pour éviter ces substances, on fera ses emplettes parmi les cosmétiques naturels ou on lira attentivement la liste des ingrédients. Les graisses minérales se cachent en effet derrière des appellations telles que cire microcristalline, cérésine, huile minérale, ozokérite, paraffine, parrafinum liquidum ou encore petrolatum.
L’origine de la glycérine, qui a pour effet de fixer l’humidité de l’épiderme, est plus difficile à identifier, car elle peut aussi bien provenir de composants du pétrole que de matières premières végétales.
Andreas Schildknecht / chr
Les critères du test
Le Laboratoire Dr. Wirts und Partner à Hanovre a traqué les substances problématiques dans quatorze tubes de crèmes pour les mains.
1. Parfums allergènes
Les fabricants doivent indiquer la présence de 26 parfums potentiellement allergènes si leur concentration dépasse 10 mg / kg. Les autorités européennes estiment qu’il n’y a pas de danger en dessous de ce seuil.
2. Parfums à fort potentiel allergène
La détection de substances jugées problématiques par le Comité scientifique européen pour sécurité des consommateurs (SCCS) pénalise d’un point le produit concerné.
3. Substances augmentant la perméabilité de la peau
L’EDTA, les PEG et les dérivés de PEG sont des substances synthétiques utilisées pour homogénéiser la consistance de la crème. Ces produits augmentent la perméabilité de la peau et ne sont pas recommandés dans les cosmétiques, car ils améliorent l’absorption d’autres composants, potentiellement nocifs.
4. Perturbateurs endocriniens
Les experts ont encore analysé la présence de parabènes pouvant influencer le fonctionnement hormonal. Ils ont également traqué, mais en vain, celle de thiazolinone, un agent conservateur très allergène.