1. Les types de masques et leur utilité
Il en existe plusieurs types, qui ont des buts différents et un niveau de protection variable. On se rappellera, dans tous les cas, qu’ils ne garantissent pas une protection à 100% et ne sont utiles qu’en complément de mesures d’hygiène et du maintien de la distance sociale, comme l’explique l’Office fédéral de la santé publique (OFSP).
⇨ Les masques faciaux médicaux (nommés aussi chirurgicaux, d’hygiène ou OP) sont les modèles couramment portés à l’heure actuelle. Ils sont, à la base, destinés à réduire le risque de transmission d’agents infectieux entre les professionnels de la santé et les patients, mais peuvent aussi servir à la population en cas de pandémie.
Ces modèles protègent surtout les autres personnes contre l’infection. «Dans une faible mesure, il y a également un effet protecteur pour le porteur», précisent les experts de la Confédération.
Les commerces proposent aussi des masques faciaux non médicaux. D’apparence similaire, ils offrent une protection moins élevée, quoique suffisante (lire point 3).
⇨ Les masques de protection respiratoires (FFP, FFP2, FFP3) protègent, quant à eux, ceux qui les portent. Ils ont été conçus pour le personnel médical exposé à un risque professionnel, par exemple à l’hôpital.
⇨ Les autres masques, comme les modèles industriels en tissu et ceux cousus soi-même, etc.
2. Les modèles recommandés
Les masques faciaux médicaux, ainsi que les versions en tissu, protègent d’abord les autres personnes, alors que les modèles respiratoires (FFP, FFP2, FFP3) préservent ceux qui les portent. Pourtant, l’OFSP ne recommande pas ces derniers pour un usage privé. Cette position vise notamment à assurer une disponibilité suffisante au personnel de santé. De plus, l’Office fédéral estime que le rôle du masque, dans les lieux publics, est surtout de protéger ses voisins. Dès lors, «si tout le monde en porte dans un espace étroit, chaque personne est protégée des autres»…
Les spécialistes de l’OFSP recommandent donc l’usage des masques faciaux médicaux «qui assurent une protection suffisante lorsqu’ils sont portés correctement». Concernant les modèles textiles, la Confédération adopte une attitude très prudente. Alors que l’Académie nationale française de médecine estime que, «dans l’espace public, les masques en tissu lavable, doivent être préférés aux masques jetables pour d’évidentes raisons économiques et écologiques», les experts fédéraux affirment que le masque textile industriel «peut éventuellement protéger d’autres personnes et non celui qui le porte», pour autant qu’il ait été fabriqué selon les normes fixées par la Swiss National Covid-19 Science Task Force. Il appartient au consommateur de se renseigner auprès du vendeur ou du fabricant si c’est bien le cas pour le produit désiré (lire aussi «Masques maison: préférez le coton!»).
Les modèles «fait maison» en tissu sont, en revanche, carrément déconseillés par les organes fédéraux. Echarpes et foulards ne protègent pas suffisamment non plus, et les visières ne doivent être utilisées qu’en complément au masque pour épargner les yeux.
3. Mieux choisir grâce à l’emballage
Les masques faciaux médicaux sont des dispositifs médicaux au sens de la loi. Ils ne peuvent être vendus sur le marché suisse qu’après avoir passé une procédure d’évaluation. Leur conformité est attestée par un marquage «CE» sur l’emballage. On vérifiera aussi la présence de la norme «EN 14683», qui garantit certaines performances, comme l’efficacité de filtration. Ces modèles peuvent être de trois types: «I», «II» ou «IIR».
Le «type II» filtre plus efficacement que le «I», et le «IIR» possède, en plus, une protection contre les projections de fluides corporels comme le sang.
Les professions médicales doivent porter du «II» ou du «IIR», mais le «type I» peut être utilisé par les patients et par la population lors de pandémies.
Certains masques ne remplissent pas ces exigences. On en trouve beaucoup dans les commerces, car il a été admis, à titre dérogatoire, qu’ils puissent être remis à la population contre le Covid-19. Ils n’ont pas de marquage «CE», mais doivent comporter une mention excluant l’usage médical, par exemple «non medical». Ils sont d’une qualité inférieure et leur prix devrait donc être plus bas. L’OFSP recommande de préférer les produits «CE».
4. Quand faut-il le porter?
Rappelons que les personnes de plus de 12 ans ont l’obligation de porter un masque à l’intérieur des transports publics, indépendamment du nombre de personnes présentes. Cela inclut les bateaux, y compris sur les ponts extérieurs, et les télécabines. Il n’y a pas d’obligation dans les gares et sur les quais. Certains cantons, comme Vaud, incluent cependant d’autres endroits, comme les commerces et les lieux publics fermés.
On peut l’enlever pour manger un petit en-cas dans les transports, admet l’OFSP, et les personnes ne pouvant pas en porter pour raison médicale sont exemptées. Les médecins traitants sont habilités à délivrer des dérogations, par exemple lors de grandes difficultés respiratoires, d’angoisses ou de blessures au visage.
Selon l’OFSP, il n’y a pas besoin de se couvrir dans la rue lorsqu’on passe rapidement à côté d’autres personnes, par exemple en se promenant ou en allant courir. «Lors de ces activités, le risque d’être contaminé par la respiration des personnes infectées est infime», soulignent ses experts.
En règle générale, l’Office fédéral recommande le port lorsqu’on ne peut pas garder une distance de 1,5 mètre et qu’il n’y a pas de paroi de séparation.
5. Transport et réutilisation
Il est important de le toucher le moins possible en le manipulant. Il faudrait toujours se laver les mains avant de le mettre et après l’avoir enlevé. L’OFSP précise que «les masques d’hygiène ne devraient être employés qu’une seule fois». Il revient au fabricant de préciser la durée d’utilisation maximale, qui est en général de quatre heures.
Des analyses récentes menées par le magazine K-Tipp confirment la pertinence d’une utilisation courte: les masques portés toute une journée ou réutilisés plusieurs jours contenaient des quantités très importantes de germes.
En cas de réutilisation rapide, il peut être tenu à la main ou placé sur l’avant-bras avec la face extérieure à l’extérieur, selon le médecin cantonal vaudois Karim Boubaker. Si on souhaite s’en servir plusieurs fois, on peut le transporter dans un sachet en papier ou une enveloppe. Les poches en plastique ne sont pas adaptées, car elles ne laissent pas passer l’air, empêchant les masques de sécher correctement. De plus, les virus survivent plus longtemps sur cette surface. Dans l’idéal, on le suspendra à un crochet après l’avoir utilisé, afin qu’il ne touche aucun objet. Le médecin cantonal vaudois estime que les masques jetables peuvent être réutilisés par le grand public s’ils sont stockés à plat et laissés pendant cinq à six jours dans un endroit sec, à l’abri des poussières.
Sébastien Sautebin