Le Valais et la Coupe, c’est un amour passionnel que les amateurs de foot connaissent bien. Mais ce qui est vrai, dans le milieu du ballon rond, semblait plus délicat dans l’univers des fines bulles. Et, pourtant, c’est bien un mousseux du Vieux-Pays qui a remporté le trophée au nez et à la barbe de treize autres concurrents.
L’absence de grandes marques fera sans doute sourire les amateurs de vins effervescents. Sauf que l’idée de cette dégustation à l’aveugle n’était pas de confronter de prestigieux champagnes, mais des produits abordables (moins de 25 fr.) pour les consommateurs occasionnels. Toutes les bouteilles de notre échantillon sont des mousseux élaborés selon la méthode traditionnelle dite «champenoise». Elles portent toutes la mention «brut» qui indique une teneur en sucre (dosage) plutôt faible.
Les champagne bousculés
Le match s’annonçait aussi passionnant qu’indécis avec la présence de vins très divers. Les sept champagnes engagés ont dû faire face à une opposition bigarrée: deux cavas espagnols, deux mousseux suisses et trois crémants français (deux d’Alsace et un de Loire). Et le moins que l’on puisse écrire, c’est que les outsiders – vendus en moyenne moins chers que les champagnes – n’étaient pas là pour faire de la figuration.
C’est d’ailleurs un vin suisse, le Brut Réserve de Jacques Germanier qui s’est adjugé la victoire avec une note de 15,1. Notre jury a particulièrement apprécié sa finesse et sa rondeur: «C’est un produit au nez très plaisant, avec une touche minérale et des arômes d’agrumes et de tilleul. La bouche est bien équilibrée avec de la fraîcheur et une finale harmonieuse», s’enthousiasme Arnaud Scalbert.
Seul représentant des champagnes sur le podium, le Montaudon a séduit les dégustateurs pour des raisons assez semblables: «Le nez est fin et élégant, avec des notes de fruits blancs bien mûrs. L’ensemble n’est pas très complexe, mais bien exécuté. C’est simple, mais très agréable à boire», note Claire Mallet.
Résultats très serrés
La médaille de bronze revient à un crémant d’Alsace très différent des deux premiers. Pas seulement pour son prix d’ami (10.95 fr.), mais pour son caractère plus tendu aussi: «C’est un style peu expressif au nez et très sec en bouche. On retrouve une bonne acidité qui lui donne une belle fraîcheur», commente Claudio De Giorgi.
Globalement, les notes attribuées montrent qu’il n’y avait pas véritablement de produits d’exception. Mais la bonne nouvelle, c’est qu’il n’y avait pas non plus de vins ratés, avec pas moins de onze bouteilles créditées de 14 points ou plus. C’est le cas du Cordon d’or brut du producteur neuchâtelois Mauler qui termine cinquième, à un minuscule dixième du podium. Seul le cava Elyssia Gran Cuvée Brut du géant Freixenet a été assez largement distancé.