Laver le linge pollue. Les détergents industriels contiennent de nombreux éléments chimiques, dont les tensioactifs, également appelés «agents de surface». Indispensables, ces substances enrobent les salissures et les détachent du linge. Elles sont toutefois toxiques pour les organismes aquatiques. Il est donc important que les micro-organismes des stations d’épuration puissent entièrement dégrader ces agents synthétiques, afin d’éviter leur dispersion dans l’environnement. La biodégradabilité des tensioactifs est même exigée par la loi.
Nous avons demandé à un laboratoire spécialisé de tester la dégradation des lessives en poudre en 28 jours. Six des détergents de notre échantillon sont des produits estampillés écologiques. Les quatre articles restants ont été sélectionnés parmi les meilleures lessives encore disponibles d’un précédent test que nous avons effectué en 2017 (lire «12 lessives complètes: et les taches prennent la poudre d’escampette»).
Adoucisseur inclus
La lessive en poudre Sonett, vendue dans des magasins bio, est celle qui s’est le mieux comportée: 97% du produit s’était décomposé après 28 jours. A 11.50 fr. le kilo, elle figure parmi les articles les plus chers du test. D’autant plus qu’il s’agit d’un détergent modulaire auquel il faut ajouter un adoucisseur, en fonction de la dureté de l’eau, qui coûte 5.90 fr. Celui-ci est déjà inclus dans toutes les autres poudres évaluées.
Omo Sensitive de la marque Coop Oecoplan est nettement moins cher que le lauréat de notre test, à 7.50 fr. le kilo. A 96%, sa biodégradabilité était presque aussi élevée que celle de Sonett. Les variantes écologiques (Ecover, L’Arbre Vert et Migros Plus Oeco Power) ont également atteint des taux oscillant autour de 90%. Une seule exception: la lessive bon marché de Blink – qui coûte un peu moins de 4 fr. le kilo – et dont la dégradation, à 74%, était la plus basse avec celle d’Universal de Persil.
Pas de mauvaise surprise
Cette valeur n’est toutefois pas encore mauvaise. A partir d’un seuil de 60%, les lessives sont considérées comme «facilement biodégradables», selon les normes de l’OCDE. Pour un produit écologique, le résultat est toutefois décevant. Les consommateurs peuvent tout aussi bien utiliser un détergent normal. Les produits conventionnels analysés ont atteint des valeurs de dégradation comprises entre 74% et 78%.
Dans ce test, nous avons uniquement évalué la biodégradabilité des détergents. Rappelons que les lessives complètes éliminent généralement efficacement les salissures normales. Elles éradiquent aussi souvent les taches tenaces, démontrait notre analyse de 2017. Parmi les articles verts, les détergents de Migros Plus et d’Oecoplan avaient notamment obtenu de bons résultats.
Nous avions déjà analysé la biodégradabilité des lessives liquides universelles en complément à un test effectué en 2019 (lire «Les taches s’en paient une bonne tranche»).Toutefois, les résultats ne sont pas directement comparables avec les chiffres sur les détergents en poudre, en raison de méthodes de mesure différentes. Inférieurs, les taux de dégradation oscillaient entre 76% et 45%.
Lukas Bertschi / ab