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Au rayon des ordinateurs et des tablettes de la FNAC, difficile d’échapper aux courtiers de la SFAM Suisse qui font la promotion d’une assurance «casse, vol, perte et oxydation». Des centaines de clients se sont laissés convaincre par cette offre, tentante au premier abord, puisqu’elle couvre des dégâts ignorés par la garantie fabricant.
Plusieurs éléments invitent toutefois à la prudence. Pour profiter d’une couverture intégrale, la police doit, en effet, être conclue à l’achat de l’objet assuré. Donc, impossible de réfléchir avant de signer! Et le client ne reçoit les conditions générales détaillées, notamment celles qui concernent les franchises en cas de perte, qu’après avoir donné son accord de principe, à l’impression du contrat. Celui-ci peut toutefois être résilié sur simple demande dans les 30 jours.
L’«offre de bienvenue» rembourse 30 fr. sur le montant de l’appareil et 60 fr. à la fin de la première année. Grâce à ce mécanisme, l’assuré indique de bonne grâce son numéro IBAN sur un formulaire qui fait office d’autorisation de débit direct (LSV) de 17.90 fr. par mois.
Police genevoise inquiète
«Nous avons reçu des centaines d’ordres sous forme de documents scannés avec des indications fantaisistes et des signatures numérisées difficilement authentifiables», témoigne un employé de banque. L’institution a décidé de les retourner à l’assureur mais attention: si le client ne dénonce pas son contrat, il doit toujours payer ses mensualités!
Selon nos sources, la plupart des clients approchés ne se souviennent pas d’avoir signé un contrat d’assurance, et encore moins d’avoir autorisé un prélèvement direct. Alertée, la police genevoise a d'ailleurs établi un rapport à l'intention de l’autorité de surveillance des marchés financiers, la Finma. La SFAM Suisse ne figure, en effet, pas parmi les compagnies d’assurance autorisées.
Contactée par notre rédaction, la FNAC nous renvoie à l'assureur. Son président Kilani Sadri Fegaier précise les faits: «La société SFAM Suisse a une relation contractuelle exclusive avec Europ Assistance Suisse, elle-même autorisée par la FINMA. Elle est aussi enregistrée auprès de l’Organisme d’auto régulation suisse ARIF concernant le blanchiment d’argent.»
Et il assure que les assurés ont le choix entre un paiement par débit direct ou par bulletin de versement. Les témoignages que nous avons récoltés indiquent toutefois le contraire. Le risque de perdre son téléphone ou de laisser tomber un ordinateur dans la baignoire mérite-t-il de payer des primes pour un montant dépassant 200 fr. par an?
Claire Houriet Rime
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