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«Ma fille voulait faire du volontariat et nous souhaitions qu’elle parte avec un organisme suisse», confie une lectrice de Bon à Savoir. En effectuant une recherche sur internet, cette dernière tombe sur le site wep-swiss.ch. L'adresse contient le mot swiss et se termine par .ch, les prix sont en CHF et le numéro d’appel a un indicatif genevois 022. Notre lectrice prend donc contact, et un rendez-vous est proposé à Genève… dans un hôtel. Etonnée de ne pas être reçue dans un bureau de l'organisation, elle apprend alors que la société n’a pas de base en Suisse et que son for juridique se trouve en France. «Je ne sais pas si c’est un bon ou un mauvais organisme, mais je me suis sentie réellement trompée», résume la maman.
WEP se défend de vouloir berner les internautes. «Dès la page d'accueil, tout le monde peut voir que nous ne sommes pas suisses en cliquant sur le lien «mentions légales». De plus, les conditions générales indiquent clairement que la relation contractuelle sera établie avec WEP SARL en France», réplique sa directrice Marie-Claude Lechair. Et cette dernière d’expliquer que la version du site en .ch vise «à faciliter les inscriptions des Suisses». Selon elle, le numéro de téléphone genevois évite le coût d’une communication internationale et les prix en CHF permettent aux Helvètes de payer et de comparer dans leur monnaie nationale.
Tout le monde peut acheter des .ch
Quoiqu'il en soit, la mésaventure de notre lectrice rappelle à merveille qu'une extension en .ch ne garantit en aucun cas une origine helvétique, comme Bon à Savoir l'a déjà souligné à plusieurs reprises.
Légalement, la fondation Switch, qui gère les .ch, souligne d'ailleurs «qu’il n'est pas nécessaire d'être suisse ni d'avoir son domicile ou son siège de société en Suisse pour enregistrer un nom de domaine .ch».
La prudence s'impose donc. Il est judicieux, dans le doute, de consulter les rubriques «A propos», «Mention légale» ou encore «Conditions générales» pour savoir à qui l'on a affaire. Et si l'on désire connaître le possesseur d'un nom de domaine, il suffit de consulter le service Who is de Switch. A noter aussi que les commerces sérieux mentionnent leur adresse postale, leur adresse électronique et un numéro de téléphone. Ces vérifications ne sont pas superflues: l’an passé, Switch a supprimé la bagatelle de 6093 boutiques frauduleuses en .ch, révèle son porte-parole Roland Eugster.
Sans être des escrocs, certaines sociétés utilisent des adresses en .ch et envoient leurs marchandises depuis l’étranger, ce qui génère des frais de douanes inattendus pour le destinataire. Ici aussi, il importe donc de vérifier la situation avant de passer commande et, dans tous les cas, de s'assurer, lors de la phase de paiement, que la transaction est bien sécurisée (préfixe https). Evitez tout achat si ce n'est pas le cas.
Sébastien Sautebin
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