Les dernières ampoules à filament ont été définitivement bannies en 2012, avec un retrait progressif amorcé dès 2009. Désormais, c’est la technologie LED qui monopolise le marché suisse, ne laissant que quelques miettes à deux espèces en voie de disparition, les fluocompactes et les halogènes. C’est d’autant plus vrai que toutes les ampoules halogènes seront interdites à la vente dès le 1er septembre 2019, à quelques exceptions près (culots R7 et G9).
Si la technologie LED est connue depuis belle lurette, elle a mis du temps avant de fabriquer des ampoules qualitatives. Lors de notre dernier test, les produits étaient non seulement lourds et massifs, mais la lumière émise était souvent artificielle ou terne. C’est pour cette raison que nous avons voulu examiner les progrès réalisés en soumettant dix modèles à vis (E27) et dix destinés aux spots (GU10).
Un rendu en net progrès
Le laboratoire que nous avons mandaté a mesuré toute une série de paramètres pour déterminer la longévité, l’efficacité énergétique et, surtout, la qualité de la lumière. Sur ce dernier point, il a testé le rendu des couleurs pour savoir à quel point la lumière produite se rapprochait de celle du soleil. Dans l’Union européenne, les ampoules LED doivent atteindre un indice de rendu des couleurs (IRC) d’au moins 80, sachant que la lumière du jour a un IRC de 100.
A ce jeu-là, c’est la Müller Licht qui a obtenu le meilleur rendu (97) des ampoules GU10, alors que l’Ikea Ledare domine largement ses concurrentes E27 avec un IRC de 95. La grande majorité des autres produits dépassent de peu le seuil de 80.
Le danger bleu
Les experts ont également déterminé le taux de lumière bleue diffusée par les vingt articles. Il s’agit, en l’occurrence, d’une variable essentielle: à haute dose, la lumière bleue peut endommager la rétine et accélérer le vieillissement de l’œil, comme l’ont notamment montrés des essais sur les rats. Les enfants sont spécialement vulnérables en raison d’une plus grande perméabilité de leurs yeux.
Dans ce domaine, les meilleures ampoules E27 sont celles de Flair, de Bellalux ainsi que la Philips Warm Glow. Leur taux de lumière bleue est inférieur à 10 watts par mètre carré. A titre de comparaison, les moins bonnes ont des valeurs trois fois plus élevées. Aucun des modèles testés ne dépasse pour autant les valeurs limites en vigueur.
Quand elles s’essoufflent…
En matière de longévité, les disparités sont également importantes entre les produits. Après 1000 heures d’utilisation, la Eglo LED E27 Extra Warm a perdu 8% de sa luminosité. Les meilleures sont les ampoules E27 de Philips, d'Osram et d’Ikea dont l’intensité lumineuse n’a diminué que de 1% environ.
Et l’efficacité énergétique dans tout ça? On ne peut pas dire que ce soit le fort de la Voltolux (GU10) qui consomme plus de courant que ce qu’elle indique avec une luminosité, de surcroît, plus faible qu’annoncée! Par conséquent, elle n’atteint pas les critères requis pour prétendre à la classe énergétique A+ affichée sur l’emballage. C’est pourquoi elle a été jugée «insuffisante». Tous les autres produits testés respectent les déclarations, voire même les surpassent.
La valse des justifications
Bauhaus, qui vend la Voltolux, estime que celle-ci respecte les normes légales. Et déclare que des écarts peuvent parfois se produire en raison du temps qui passe, du transport et des conditions de stockage. De son côté, Jumbo ne semble pas dérangé par le fait que ses ampoules Go On perdent 5% de leur luminosité après 1000 heures d’utilisation.
L’enseigne se justifie en notant que, lorsqu’elles sont neuves, leur performance est plus élevée que ce qui est déclaré sur l’emballage. Eglo, pour sa part, entend examiner la perte de luminosité et procéder à de nouveaux tests internes.
La firme Signify, qui produit les Philips, fait remarquer que sa Classic Reflector (GU10) est un modèle ancien qui a été, entre-temps, remplacé par un produit plus performant. Osram se contente de souligner que ses ampoules respectent les normes en vigueur. Andreas Schildknecht / sp
Critères du test
Le Laboratoire technique PZT de Wilhelmshaven (D) a mis à l’épreuve les diverses ampoules en tenant compte des critères suivants.
1. Qualité de la lumière
Les couleurs apparaissent-elles aussi naturelles qu’à la lumière du jour? Quel est le taux de lumière bleue?
2. Perte d’intensité
Quelle est la durée de vie des produits? Leur luminosité est-elle intacte même après 1000 heures
d’utilisation?
3. Efficacité énergétique
Quelle quantité de lumière émettent les lampes après 1000 heures d’utilisation pour une puissance électrique de un watt?
4. Bruit
Trois experts de 25, 31 et 39 ans ont évalué dans une cabine acoustique les bruits gênants (graves et aigus) et ont mesuré à quelle distance ceux-ci étaient perceptibles. Pour neuf produits, les experts n’ont rien entendu. Notons que les spots ont tendance à produire plus de bourdonnements que les ampoules classiques.
Zoom
Moins d’électrosmog qu’avant
La pollution électromagnétique est notamment à l’origine de troubles du sommeil et de maux de tête parmi les personnes qui y sont sensibles. La bonne nouvelle, c’est que les ampoules LED de dernière génération provoquent moins d’électrosmog qu’auparavant. C’est ce qu’ont constaté les experts en mesurant le rayonnement basse fréquence des 20 ampoules à une distance de 30 cm.
Pour avoir une base de comparaison, le laboratoire a procédé au même exercice avec de bonnes vieilles ampoules à incandescence et des halogènes. Résultat: les LED avec culot E27 de notre panel ont un rayonnement tout à fait comparable: entre 30 et 40 volts par mètre. Sur les modèles pour sport (GU10), les valeurs se situent entre 13 et 18 volts par mètre.
Pour mémoire, les ampoules LED que nous avions testées en avril 2013 étaient plus problématiques sur ce point. Les mesures du laboratoire montraient qu’elles émettaient plus de 70 volts par mètre. Les fabricants ont donc réalisé de gros progrès dans ce domaine.