Lorsque les moustiques passent à l’offensive, les belles soirées peuvent virer au calvaire. Les femelles injectent de la salive en piquant pour empêcher le sang aspiré de coaguler dans leur trompe. Cette action provoque une réponse immunitaire du corps, qui induit des démangeaisons par la sécrétion d’histamine. Différents produits, proposés sous forme de gel, de spray, de crème, d’autocollants ou même de chaleur sont censés atténuer ces picotements. Mais sont-ils vraiment efficaces? Pour le savoir, dix testeurs se sont laissé attaquer par des moustiques tigres (lire «Les critères du test»).
L’électronique au top
Résultat: le dispositif Bite away est, de loin, la solution la plus efficace! Il se distingue par son principe d’action: c’est un appareil électronique agissant exclusivement avec de la chaleur concentrée, sans substance chimique.
Concrètement, l’utilisateur place l’extrémité en céramique, qui diffuse une chaleur de 51°C, pendant trois ou cinq secondes sur la piqûre. «Il est présumé que ce procédé purement physique active certains signaux et influe ainsi positivement sur des réactions immunitaires et inflammatoires. Une régulation de libération d’histamine et d’enzymes de dégradation peut atténuer les réactions inflammatoires», explique le fabricant sur son site.
Quoi qu’il en soit, ça fonctionne! Les démangeaisons ont cessé immédiatement chez quatre des dix testeurs et, pour les autres, elles ont diminué légèrement ou fortement. Au bout de 30 minutes, une seule personne ressentait encore une légère irritation. Aucun autre produit n’a obtenu un résultat aussi bon! Le Bite Away a donc été jugé «très bon», alors que les autres traitements n’ont obtenu qu’une appréciation «satisfaisant».
Ils rafraîchissent, sans soulager
Trois produits ont procuré un effet rafraîchissant prononcé. Le constat était unanime pour le gel Plus de Fenipic et partagé par neuf des dix participants pour l’Aceta gel d’Axacare et le Gel de Fenistil. Mais cela n’a pas réduit les démangeaisons pour autant, puisqu’une seule personne n’avait plus envie de se gratter immédiatement après l’application. Même après 30 minutes, plus de la moitié des testeurs ont encore signalé une légère démangeaison au moins. Le Dermacalm-d de Bayer et le Roll-on de Parapic n’ont obtenu qu’une note à peine satisfaisante. En les appliquant, la plupart des participants n’ont constaté aucun soulagement immédiat. Sept d’entre eux ressentaient encore le besoin léger de se gratter après une demi-heure avec le Parapic et six avec le Dermacalm-d.
A la lecture de nos résultats, Bayer rétorque que le Derma-calm-d est un produit pharmaceutique éprouvé pour le traitement des piqûres d’insectes. Axanova précise que sa gamme Axacare est exempte de substances synthétiques. Tout comme Weleda qui rappelle que le Combudoron est à base d’extraits de plantes.
On peut aussi prévenir…
Pour celles et ceux qui préfèrent prévenir que guérir, rappelons que certains antimoustiques font très bien leur travail. Le test que nous avions réalisé en 2016 (lire «Des promesses et de belles piqûres») montrait que deux répulsifs étaient spécialement efficaces. Il s’agissait de l’Anti-Brumm Forte, vendu un peu partout, et de l’Anti Insect disponible chez Migros.
Lukas Bertschi / seb
Les critères du test
Les dix produits ont été confiés à un laboratoire spécialisé allemand. Cinq femmes et cinq hommes ont été, chaque fois, piqués à deux reprises par des moustiques tigres d’élevage (photo). Une des blessures a été traitée, l’autre a servi de base de comparaison. Les traitements ont été appliqués dans les deux minutes consécutives.
Démangeaisons Les testeurs ont évalué dans quelle mesure la piqûre soignée démangeait par rapport à l’autre après 2, 30, 60 et 120 minutes. Dans notre tableau, nous n’avons retenu que les résultats après 2 et 30 minutes. La raison: une heure après, les picotements avaient disparu chez la plupart des participants, ce qui montre que la maîtrise de soi est une mesure très efficace. En effet, les grattements provoquent souvent des cycles de soulagements passagers et de démangeaisons récurrentes.
Rougeurs Le labo s’est aussi penché sur cet aspect, mais il n’a pas constaté de grandes différences entre la blessure traitée et celle qui ne l’était pas.
Effet rafraîchissant La question était de savoir si le traitement prouvait une sensation rafraîchissante, et si cela atténuait le besoin de se gratter.