C’est inacceptable», tempête le conseiller national Baptiste Hurni, président de la Fédération suisse des patients. «Alors que les primes maladie ne cessent de prendre l’ascenseur et qu’elles sont censées couvrir les frais administratifs, certains assureurs surtaxent encore les communications téléphoniques.»
Le socialiste neuchâtelois donne l’exemple d’un patient dont la note de téléphone a grimpé de 15 fr. en un mois. «Cette situation est critique pour les malades chroniques qui ont besoin d’explications et pour tous ceux, souvent des personnes âgées, qui veulent, par exemple, contester une facture sans écrire un mail.» Baptiste Hurni a déposé, au début de mai, une initiative parlementaire pour interdire cette pratique.
Pour repérer les plus gourmands, nous avons relevé les contacts téléphoniques indiqués par les assureurs. On composera ainsi un numéro 084x (par exemple 0848) qui peut coûter jusqu’à 8,1 ct. la minute chez Assura, CSS, Groupe Mutuel et Helsana. A noter que Assura est le seul à préciser sur son site que l’appel sera tarifé: les numéros spéciaux sont en effet systématiquement exclus des forfaits illimités des opérateurs.
Chez Concordia, EGK, KPT, ÖKK, Sanitas et Visana, il faudra composer l’indicatif régional ou le 058, des numéros facturés aux tarifs du réseau fixe. Ils sont inclus dans les forfaits prévoyant des appels illimités, mais la facture grimpe vite hors de ce cadre. Les abonnés au «Mobil Start» de UPC paient 55 ct. la minute. Salt facture 49 ct. hors forfait et Swisscom, 29 ct. avec la formule inOne mobile à prépaiement.
... et gratuits!
Mention spéciale en revanche pour Atupri, Swica et Sympany qui offrent les appels avec des numéros commençant par 0800.
Et ce n’est pas tout: de nombreux assurés optent pour des modèles qui imposent d’appeler un Centre de télémédecine avant toute consultation médicale. La démarche est, là encore, le plus souvent payante.
«La France interdit les numéros surtaxés pour contacter l’assurance-maladie depuis 2020. En Suisse, une telle interdiction devrait avoir un effet négligeable sur les revenus des caisses-maladie qui ont des réserves largement suffisantes. Elle soulagerait en revanche les patients», conclut Baptiste Hurni.
Claire Houriet Rime