Depuis quelques mois, les consommateurs qui décortiquent leur facture de carte de crédit auront probablement remarqué l’apparition d’une nouvelle taxe. Intitulée «supplément pour transaction en CHF à l’étranger», elle apparaît fréquemment lors d’achats sur des applications ou des plateformes en ligne. UBS est la dernière banque en date à avoir cédé à la tentation, le 1er mai dernier, ce qui n’a pas manqué de provoquer les protestations de deux de nos lecteurs. Sa concurrente Credit Suisse suivra le 1er janvier 2018.
Auparavant, lorsqu’un client choisissait de payer un achat à l’étranger en francs suisses, il évitait la «taxe pour transaction en devises étrangères» facturée par l’émetteur de sa carte de crédit. Sa banque perdait aussi la possibilité de prendre une marge sur le taux de change. L’introduction de ce supplément pour transaction en CHF à l’étranger leur a permis de compenser ces pertes. Quant à l’existence même de ces taxes, elles se justifient, selon les banques, par les coûts supplémentaires que les échanges internationaux engendrent (prévention, vérification et traitement des fraudes, réclamations, etc.).
15 fr. de taxe pour un achat en Suisse
«Pour éviter ce nouveau supplément, il suffit au client de ne jamais payer ses transactions à l’étranger en francs suisses», expliquent les émetteurs de cartes. Le problème? Le client n’a pas toujours le choix de la devise! Les plateformes en ligne de certaines entreprises, easyJet par exemple, facturent automatiquement les clients suisses en francs. Quant aux transactions qui passent par PayPal, elles transitent par un centre de facturation à l’étranger, même quand le vendeur est en Suisse. L’été dernier, un lecteur saint-gallois a même déboursé 15 fr. de taxe pour avoir payé avec sa carte de crédit UBS la location d’un logement de vacances au loueur suisse Interhome. Raison: ce dernier avait confié son centre de facturation à une entreprise allemande!
Pour éviter cette taxe, une seule solution: choisir un émetteur de cartes de crédit qui ne les facture pas. Selon notre enquête, il en existe deux: PostFinance et Cembra (voir tableau). Ce dernier y renonce uniquement pour les achats en ligne. Chez les autres émetteurs, elle varie entre 1,2% et 2,5%. Une taxe de 2%, par exemple, occasionne un coquet supplément de 10 fr. sur des billets d’avion achetés 500 fr. sur le site d’easyJet.
Au bon vouloir de la banque
Certains établissements nous ont toutefois promis qu’ils appliquaient cette surtaxe avec souplesse. Ainsi, Swisscard ne la facture jamais quand l’achat est conclu sur un site internet avec nom de domaine en .ch, ou bien sur une plateforme clairement destinée au marché suisse, comme l’est justement celle d’easyJet. Viseca, en revanche, n’a pas cette tolérance avec les .ch. Elle indique toutefois «renoncer au prélèvement des frais de traitement sur les transactions à l’étranger en francs suisses dans certains cas particuliers et selon son bon vouloir», mais sans donner d’exemple. Conseil: pour tout achat qui s’effectue obligatoirement en francs suisses sur un site manifestement destiné au marché suisse, il vaut la peine de contester la surtaxe pour transaction en CHF à l’étranger, si elle apparaît.
Vincent Cherpillod