Il n’y a pas que les fleurs et les oiseaux qui attendent le soleil printanier. Les motards sont également nombreux à se frotter les gants à l’arrivée des beaux jours. Mais avant d’essorer la poignée des gaz et d’enquiller les cols, il vaut la peine de bien comparer les offres d’assurances. Car d’une compagnie à l’autre, les écarts des primes sont aussi monstrueux que la puissance d’une supersportive.
Couverture à la carte
Comme pour les voitures, la seule assurance obligatoire est la RC. Elle peut être suffisante, suivant l’âge, la valeur et l’usage que l’on fait d’une bécane. Mais, comme toute RC qui se respecte, c’est une couverture qui ne prend en charge que les dégâts que l’on cause à autrui. La casco partielle, elle, assume les dommages occasionnés par un événement extérieur. Elle est modulable en fonction de ce que l’on souhaite assurer: vol, vandalisme, incendie, bris de glace, etc. Et, in fine, on trouve la casco complète qui couvre tous les dégâts que l’on inflige à sa propre moto.
Pour les besoins de notre comparatif, nous avons établi trois scénarios précis. Chaque paramètre a fatalement un impact sur les primes, que ce soit le profil du motard (âge, nationalité, etc.) ou le genre de bécane (puissance, valeur, etc.). Il est donc essentiel de ne pas prendre nos chiffres à la lettre, mais de demander plusieurs offres personnalisées.
Des différences énormes
Ce qui est certain, c’est qu’il y a moyen de faire de sacrées économies. Le gain est particulièrement élevé pour la jeune Neuchâteloise qui compte assurer sa Vespa. En optant pour une casco partielle, elle paie 158% de plus au TCS qu’auprès de Helvetia. L’écart est encore plus abyssal si elle se contente d’une simple RC: 224 fr. chez Helvetia contre 579 fr. au TCS, soit une différence de 241%!
Dans les deux autres scénarios, les disparités sont moins marquées. Mais elles restent suffisamment intéressantes pour que cela vaille la peine de bien comparer. Dans le cas du quadragénaire qui entend immatriculer une BMW R 1200 GS, le niveau des primes passe pratiquement du simple ou double entre les offres les plus extrêmes, qu’il opte pour une casco partielle seulement ou pour une complète. Idem pour le trentenaire qui veut une casco partielle pour sa Yamaha MT-07.
Des prestations imposées
Lors de notre appel d’offres, nous avons communiqué aux assureurs l’étendue précise de la couverture désirée et déterminé le montant des franchises. Or, chaque compagnie a sa propre politique en la matière. C’est ainsi que certaines englobent par défaut des prestations que l’on n’avait pas demandées. Prestations qui ne sont évidemment pas offertes et qui, de facto, font inévitablement grimper les primes. Sympany, par exemple, inclut d’office un service d’assistance ainsi que la couverture accident du passager, des effets personnels et des équipements de sécurité.
Nos trois scénarios incluent deux options de plus en plus courantes: la protection de bonus et la couverture contre les fautes ou les négligences graves. La première est une sorte de joker qui garantit que le degré de prime (bonus) reste inchangé si on se limite à un seul sinistre par année. La seconde sous-entend que toutes les erreurs commises au guidon sont couvertes. Or, c’est loin d’être le cas: les conditions générales excluent généralement pas mal de situations dont l’ébriété ou la vitesse excessive. Une fois encore, mieux vaut lire les petites lettres attentivement.
Yves-Noël Grin