Ils «soignent délicatement» et procurent «une sensation de peau douce et pure jusque dans les pores», vantent les publicités.
Ces promesses sont-elles tenues? Pas vraiment, si l’on en croit les laboratoires qui ont examiné l’efficacité des lotions avant de traquer les substances allergènes de leur composition (lire «Les critères du test»).
Une seule lotion au top
Le bilan est peu reluisant avec pas moins de sept des douze produits passés au crible jugés «insuffisant». Un seul est «très bon». C’est aussi, et de loin, le plus cher du test: le lait démaquillant Take The Day Off de Clinique, vendu 37.90 fr. la bouteille de 200 ml. Il nettoie très bien la peau, tout en étant exempt de parfums allergènes.
C’est un flacon presque vingt fois moins cher qui obtient la médaille d’argent. Il s’agit du Ombia d’Aldi qui fait, lui aussi, bien son job et ne contient pas de parfums problématiques. Le seul autre produit qui se passe de substances allergènes est le lait I am de Migros; il termine à la 4e place du classement en raison d’une efficacité en retrait par rapport aux meilleurs.
Hormis ces trois exceptions, tous les autres démaquillants renferment des composés susceptibles de provoquer des réactions cutanées. Ce qui leur a valu une pénalité de 0.5 ou de 1 point selon les cas. Sept lotions contiennent, par exemple, du limonène et du linalol. Le premier a une senteur fraîche de citron et d’orange, le second a une douceur épicée comme la lavande. Le géraniol est également souvent utilisé pour son odeur de rose. Ces substances se montrent particulièrement allergisantes lorsqu’elles sont en contact avec de l’oxygène.
D’autres notes fleuries se cachent dans les recettes, sous les noms barbares de butylphenyl-methylproportional, d’alpha-Isomethyl inonone ou d’alcool cinnamylique. Elles apportent des touches de muguet, de violette et de jacinthe.
Conservateurs corrects
Du côté des conservateurs, le bilan est globalement bon. Les fabricants utilisent surtout du phénoxyéthanol dont la concentration ne doit pas dépasser 1% dans les cosmétiques destinés aux adultes. Tous les démaquillants respectaient cette norme légale. Le laboratoire a néanmoins détecté une petite quantité de méthylparabène dans la Nivea. Cette substance appartient à une catégorie de parabène qui n’est pas dangereuse dans la concentration constatée.
Confrontés aux résultats de notre test, les fabricants indiquent que leurs lotions ont principalement pour but de nettoyer la peau des impuretés. Pour enlever le rouge à lèvres et le mascara, il existe des produits plus adaptés dans la gamme, écrit Coop. Migros relève, elle aussi, que, malgré leur nom, ses démaquillants n’ont pas été développés pour nettoyer le mascara. La marque Santé souligne que le flacon de son lait est opaque et a une petite ouverture pour éviter que le limonène et le linalol n’entrent en contact avec de l’oxygène. En plus, les très allergisants citral et géraniol ne sont utilisés qu’en faible quantité.
Les critères du test
Le Laboratoire autrichien SGS Institut Fresenius a testé l’efficacité des lotions, alors que celui d’Eurofins, à Hambourg (D), a traqué les substances problématiques.
1. Efficacité
Les experts ont appliqué du rouge à lèvres et du mascara sur les avant-bras de dix personnes. Ils ont ensuite lavé la peau à l’aide des lotions. Avant et après l’opération, ils ont mesuré la couleur de la peau à l’aide d’un spectrophotomètre. Plus la différence entre la couleur d’origine de la peau et la couleur après le nettoyage est petite, plus l’efficacité du produit est grande.
Parfums allergènes
Les experts ont cherché vingt-six parfums potentiellement allergènes. Pour vingt et un d’entre eux, une pénalité a été infligée dès que leur concentration atteignait le seuil (10 mg/kg) à partir duquel ils doivent être déclarés sur l’étiquette des produits non rincés. La présence des cinq autres parfums – particulièrement critiques – a été sanctionnée quelle que soit la concentration. Bon à Savoir a basé cette évaluation sur les recommandations du Comité scientifique européen pour la sécurité des consommateurs.
Conservateurs
Certains, comme le méthylisothiazolinone, peuvent provoquer des allergies. Les analyses montrent toutefois que les fabricants les utilisent avec parcimonie. Aucun des produits ne dépasse la concentration autorisée.