On nous l’a martelé pendant des mois et cela s’est vérifié: en automne, quand les températures baissent et que nous passons plus de temps à l’intérieur, le coronavirus se transmet davantage. Le nombre de cas a explosé. Entre quatre murs, le virus n’est pas dispersé comme en plein air. Personne ne conteste qu’il est difficile de laisser la fenêtre ouverte dans le froid bientôt hivernal.
A la recherche d’une solution, on a l’œil attiré par une publicité affichée dans la vitrine de certaines pharmacies. Le spray purificateur d’air du fabricant français Puressentiel promet de vous faire «respirer un air plus pur». Encore mieux, il est à base de 41 huiles essentielles, donc naturel. Certes, le panneau se garde bien de mentionner le coronavirus, mais dans le contexte actuel, le lien est vite fait.
Alors ce spray, vendu entre 28 et 35 francs les 200 ml, vaut-il vraiment son prix?
Éminent spécialiste des huiles essentielles, le professeur Matthias Melzig de la Freie Universität de Berlin explique que certains de ses composants ont bien un effet antiviral reconnu. C’est particulièrement le cas de l’eugénol. Selon lui, il faudrait toutefois en vaporiser de grandes quantités afin de pouvoir mesurer un effet aérien. Le problème: le spray contient des pinènes et l’aldéhyde cinnamique qui sont potentiellement irritants.
Dans les conseils d’utilisation, Puressentiel précise que les personnes sensibles éviteront de pénétrer dans la pièce pendant 60 minutes après la vaporisation afin d’éviter des réactions indésirées. Et ensuite, il est recommandé d’aérer. Or, nous confirme le professeur Melzig, aérer est en soi efficace pour éliminer les virus et autres aérosols de la pièce. Contacté pour savoir si son spray apporte quelque chose de plus, Puressentiel se contente de répéter que son produit «renforce considérablement la mesure de purification de l’air intérieur». Conclusion: il vaut la peine de mettre une petite laine pour aérer pendant l’hiver. Cela revient moins cher et reste au moins aussi efficace qu’un spray purificateur d’air.
Sandra Porchet