Vitesse, absence de pare-chocs: les conducteurs de motos sont exposés à un risque élevé d’accident. A moto, le plus petit dérapage peut avoir de graves conséquences. Bien qu’ils ne sillonnent que 3% des kilomètres parcourus sur les routes suisses par des véhicules à moteur, ils représentent un quart de tous les blessés graves dans les accidents de la route. Au total, près de 3600 motards se blessent annuellement, rappelle le Bureau de prévention des accidents (BPA).
Il faut savoir que plus de la moitié des accidents graves de moto sont dus à des collisions avec d’autres véhicules et que, dans près de deux tiers des cas, la responsabilité incombe aux automobilistes. La plupart du temps, ces collisions surviennent dans les localités, aux carrefours. La deuxième cause de sinistres est une vitesse non appropriée. Le problème principal ne réside pas dans le non-respect des limitations: le plus souvent, les motards n’adaptent pas leur vitesse au tracé de la route ou aux conditions de circulation.
RC obligatoire
Bref, mieux vaut ne pas lésiner sur l’étendue de sa couverture. Comme pour les voitures, la seule assurance obligatoire est la responsabilité civile (RC). Celle-ci ne prend en charge que les dégâts que l’on cause à autrui. La casco partielle assume, pour sa part, les dommages occasionnés par un événement extérieur (vol, vandalisme, incendies, etc.) Quant à la casco complète, elle couvre tous les dégâts que l’on inflige à son propre véhicule. Cette dernière est souvent obligatoire pour les véhicules en leasing.
Nous avons demandé aux principaux assureurs de calculer les primes de trois profils. Comme pour les automobilistes, les critères pris en compte sont multiples: âge, sexe, nationalité, lieu de domicile, expérience, genre de moto, etc. Les chiffres des tableaux ci-contre sont donc à prendre à titre informatif. La modification d’un seul critère peut changer complètement la prime finale.
Du simple au triple
Cela étant dit, les primes proposées par les différentes compagnies varient énormément. Il est donc indispensable de définir, au préalable, la couverture souhaitée et, ensuite, de demander des offres à plusieurs assureurs. Le Fribourgeois qui conduit une grosse cylindrée peut ainsi économiser plus de 550 fr. par année, en optant pour la casco complète la plus avantageuse (voir tableau). L’écart atteint 140% entre l’offre la plus basse et la plus élevée.
Dans notre troisième scénario, la jeune Neuchâteloise qui roule en Vespa peut, quant à elle, économiser jusqu’à 350 fr. sur sa casco partielle. Dans ce cas, l’offre la plus onéreuse (Generali) coûte trois fois plus cher que la prime la plus avantageuse (Allianz). Rappelons toutefois que les jeunes conducteurs sont généralement soumis à une franchise et paient une prime plus élevée. Leur expérience étant moindre, leur risque d’accidents est plus élevé.
Lors de nos demandes d’offres, nous avons communiqué aux compagnies l’étendue précise de la couverture désirée et fixé le montant des franchises. Or, chaque assureur a sa propre politique en la matière. Certains englobent par défaut des prestations qui n’étaient pas demandées. Plusieurs assureurs (Vaudoise, Generali, La Mobilière) incluent d’office l’assistance dépannage, tandis que d’autres la proposent en option, moyennant une majoration des primes. La Mobilière assure automatiquement les choses transportées jusqu’à 3000 fr.
Des fautes pas couvertes
Nos trois scénarios incluent deux options très courantes: la protection du bonus et la couverture contre les fautes graves. La première empêche que la prime n’augmente après un sinistre. Le bonus et le rabais restent donc inchangés, généralement à raison d’un sinistre par année. Quant à la seconde, elle protège contre les conséquences financières, potentiellement lourdes, d’un accident. L’assurance renonce ainsi à réduire ses prestations si le conducteur a causé un accident par négligence grave, comme, par exemple, après avoir brûlé un feu rouge ou oublié de s’arrêter à un stop.
Attention aux exclusions! Cette prestation ne couvre pas les accidents causés alors que le motard était dans l’incapacité de conduire, en raison de l’influence d’alcool, de drogue ou de médicaments. L’assurance ne couvrira pas non plus le conducteur qui a provoqué un accident alors qu’il roulait largement au-dessus des limitations de vitesse. Mieux vaut donc lire attentivement les conditions générales!
Alexandre Beuchat
Déposer ses plaques en hiver est inutile
La plupart des motos ne sont pas du tout – ou rarement – utilisées en hiver. Les compagnies le savent et accordent, le plus souvent, un rabais de 25% aux assurés qui renoncent à suspendre leur police dans l’année d’assurance. Elles s’évitent ainsi du travail administratif. Ce modèle rend superflu le dépôt des plaques pendant la mauvaise saison. En outre, si l’hiver est doux et la météo clémente, l’assuré pourra profiter de sa bécane. Il s’épargne également la procédure contraignante du dépôt des plaques.