La Suisse est souvent décrite comme un paradis pour la randonnée. L’été dernier, la montagne a attiré énormément de marcheurs, désireux de changer d’air en pleine crise sanitaire. Il devrait en être de même cette année. Mais, on ne se lance pas au hasard sur les 65 000 km de chemins pédestres balisés. Trois catégories orientent les randonneurs.
Les chemins de randonnée ne posent aucune exigence particulière. Ils se situent de préférence à l’écart du trafic motorisé et, si possible, ne sont pas revêtus de bitume. Les passages raides sont munis d’escaliers et les endroits où il existe un risque de chute sont sécurisés par des barrières.
Les chemins de randonnée de montagne sont généralement situés sur des pentes étroites et raides. Ils comportent parfois des passages exposés sur une ligne de crête. Les passages particulièrement difficiles sont sécurisés par des cordes ou des chaînes. Pour arpenter ces sentiers, il faut avoir le pied sûr, bénéficier d’une bonne condition physique et ne pas souffrir du vertige.
Les chemins de randonnée alpine peuvent traverser des névés de neige, des glaciers ou des pierriers. Ils empruntent parfois des falaises comprenant de courts passages d’escalade. Le sentier n’est, par ailleurs, pas toujours tracé. Selon l’itinéraire prévu, boussole, corde, piolet et crampons sont nécessaires. Un très bon entraînement est exigé.
Contrairement aux marcheurs expérimentés, les débutants ne connaissent pas forcément bien leurs capacités. Il faut y aller progressivement, ne pas se lancer sur des chemins très exposés sans avoir pris le temps de se tester sur des tracés plus abordables. Un test en ligne (rando-en-montagne.ch), élaboré par Suisse Rando et le Bureau de prévention des accidents (bpa) permet de s’auto-évaluer.
L’équipement de base devrait se réduire au strict nécessaire. Il comprend au moins des chaussures de marche avec une semelle profilée, une protection contre le soleil ou la pluie, un téléphone portable chargé, une carte de la région et une petite pharmacie de poche. De la nourriture et des boissons en quantité suffisante sont également indispensables. Le tout devrait trouver place dans un sac à dos agréable à porter.
L’expérience ne dispense pas d’une bonne préparation. Il faut vérifier l’itinéraire, le temps nécessaire ainsi que la météo. Se renseigner sur place, par exemple dans les Offices du tourisme, est utile avant de commencer une randonnée, relève Christian Reber, président du Secours alpin romand. «Pour la saison, il y a encore d’importantes quantités de neige à plutôt basse altitude», souligne-t-il. Or, l’équipement n’est pas toujours adapté. Sur une pente raide enneigée, on s’expose à des glissades, potentiellement graves. Sans parler du risque d’avalanche.
Durant la randonnée, on veillera à faire régulièrement des pauses, la fatigue entraînant souvent des chutes. En cas de difficultés, il ne faut pas hésiter à faire demi-tour. Avant la marche, on n’oubliera pas non plus d’informer un proche de sa destination et de l’itinéraire prévu.
Alexandre Beuchat
Attention à la batterie du téléphone!
Nombre d’applications sont utiles en randonnée. Gratuite, l’application de la Rega permet d’être géolocalisée par les secours en cas d’urgence. SuisseMobile recense tous les chemins balisés. L’abonnement SuisseMobile Plus (35 fr. par an) permet de faire ses propres tracés. De plus, il offre la possibilité d’enregistrer les cartes pour les consulter même sans réseau, la couverture étant souvent aléatoire en montagne. Le hic, c’est que l’utilisation ininterrompue du GPS va rapidement décharger la batterie. Il faut donc penser à complètement recharger son appareil avant de partir. Pour éviter d’être à plat, une batterie externe peut être précieuse.