Le froid revient, les journées se raccourcissent et l’envie d’une sucrerie ou d’une nourriture plus riche se fait sentir. Pas de panique! Ces réactions sont tout à fait naturelles. Le comportement alimentaire varie souvent lorsque l’hiver approche. Le choix et le rythme des repas fluctuent selon les personnes à cette période. Pour rester en forme et éviter les kilos en trop au printemps, il demeure nécessaire de trouver un équilibre entre alimentation et exercice physique, malgré le passage des fêtes de fin d’années et des copieux repas qui les accompagnent.
Comprendre son corps
Quelle que soit la saison, le métabolisme conserve des besoins précis en nutriments. Cependant, il n’est pas toujours évident d’en consommer de manière équitable selon la période de l’année. Pour Séverine Chédel, diététicienne à Neuchâtel, il est important de surveiller son alimentation pour conserver un apport suffisant et équilibré: «La couverture des besoins en vitamine C, par exemple, se fait essentiellement par la consommation de fruits et de légumes crus, qui sont moins présents en hiver. Des jus ou des smoothies préparés avec des produits de saison permettent de combler ces besoins nutritionnels.»
Un apport minimal en protéines est également nécessaire. Une enquête de l’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaire révèle que 27% des Suisses n’en consomment pas assez. Ce chiffre grimpe jusqu’à 50% chez les personnes âgées. Ecouter son corps s’avère primordial: «Il est important de se demander s’il l’on a réellement faim. La nourriture est parfois prise comme moyen de réconfort durant l’hiver», rappelle Séverine Chédel.
Gare au «tout ou rien»
Difficile de se montrer strict à l’approche des Fêtes. Il est d’ailleurs préférable de ne pas chercher à tout prix à limiter les plats caloriques au risque de développer des troubles du comportement alimentaires sur le long terme.
«Les grignotages, les pulsions alimentaires et le non-respect des sensations physiologiques de faim et de rassasiement peuvent être causés par des privations exagérées», estime la diététicienne neuchâteloise. Il revient donc d’adapter la quantité de ses repas à ses besoins en se fiant, si possible, à ses sensations d’appétit et de satiété.
Casser la dépression saisonnière
Pour trouver un réel équilibre, l’activité physique est également primordiale. Selon Mathieu Saubade, médecin hospitalier au Centre de médecine du sport du CHUV et à Unisanté, il est important de conserver un minimum de mouvement toute l’année.
«L’hiver est une période stressante pour le corps avec le froid, une diminution de la luminosité et une augmentation du temps passé à l’intérieur. Le mouvement permet de casser cette dépression saisonnière et retrouver de l’énergie», explique le spécialiste. Des propos appuyés par les recommandations de l’Office fédéral de la santé publique, qui conseille de pratiquer environ deux heures et trente minutes d’activité physique modérée par semaine, et ce toute l’année.
Activités sécurisées
Mais prenons-nous des risques à pratiquer une activité physique extérieure lorsque le thermomètre avoisine le zéro degré? Pour Mathieu Saubade, «le corps est capable de s’adapter mais il est important de bien s’équiper, notamment au niveau des extrémités. La tolérance au froid dépend également de l’expérience et du niveau d’entraînement de chacun».
Le spécialiste rappelle que de multiples options sont possibles en extérieur: ski, raquettes, randonnée, vélo ou course à pied sont autant de solutions qui permettent au corps de rester dynamique et en bonne santé, même en période hivernale. «Le principal frein n’est pas le choix de l’activité mais l’organisation et la motivation nécessaires pour maintenir un certain rythme dans cette pratique. L’activité doit nous procurer du plaisir pour pouvoir en faire une routine.»
Tout comme pour l’alimentation, l’activité physique est à adapter en fonction de l’âge, du sexe et du rythme de vie de la personne. Un équilibre entre des repas variés et des périodes de mise en mouvement régulière constitue donc le principal allié pour conserver son tour de taille en toutes saisons.
Guillaume Joly
Trouver un équilibre dans l’alimentation et le sport
- Privilégier une alimentation variée afin d’apporter au corps tous les nutriments nécessaires à son bon fonctionnement.
- Adapter la quantité des repas à ses sensations de faim et de rassasiement en veillant à réguler sa vitesse de consommation.
- Effectuer une activité physique régulière et adaptée afin de ne pas déconditionner son métabolisme.
- Préserver la notion de plaisir sur le plan alimentaire ainsi que dans la pratique d’une activité physique.
Notre organisme est sensible à l’interruption hivernale
L’arrêt d’une activité physique durant l’hiver risque d’entraîner des conséquences sur l’organisme: le corps peut rapidement perdre de sa condition et engendrer une sensation de fatigue tant physique que mentale. «Notre organisme peut se montrer plus sensible aux diverses infections hivernales lorsque l’on est déconditionné», rappelle Mathieu Saubade, médecin hospitalier au Centre de médecine du sport du CHUV et à Unisanté. A contrario, «la pratique d’une activité physique régulière va renforcer le système immunitaire pour prévenir ces infections». Enfin une diminution du mouvement peut accroître le risque de maladies cardiovasculaires comme l’hypertension ou le diabète.
Trois éléments principaux permettent de préserver une bonne santé physique:
- Planifier et réserver des moments pour mettre son corps en mouvement de manière régulière.
- Limiter la durée des périodes en position assise à un maximum de 45 minutes.
- Effectuer des exercices de renforcements musculaires.