Ceux qui ont traversé des maladies le savent: on ne s’observe plus de la même manière après. Tout simplement parce qu’avant de tomber malade, la bonne forme constitue davantage la normalité qu’une préoccupation. On se lève rarement en se disant qu’on a mal nulle part.
La pandémie aurait-elle changé la donne? Nous aurait-elle alertés sur l’équilibre fragile de notre organisme physique et psychique ou, plus généralement, sur la grande loterie de la santé?
Ce léger mal de gorge, un rhume ou le covid? Et ce brouillard mental, fatigue conjoncturelle ou reste de virus?
Cette incertitude sur sa santé, qu’elle soit provoquée par une pandémie, un mauvais gène, un comportement à risque ou l’âge, presque chacun finit par y être confronté. Comment y faire face sans hypocondrie ni excès d’insouciance? Comment prendre en main sa santé sans en faire trop ni trop peu?
Une visite médicale préventive en fonction de l’âge et des facteurs de risque peut s’avérer utile lorsque son efficacité est démontrée (lire ici). Mais le plus important est d’oser devenir acteur de sa propre santé.
Pas facile, lorsque nous sommes confrontés au corps médical, de poser des questions, de s’informer sur les alternatives possibles à des traitements, des opérations, voire de questionner le genre d’anesthésie qu’on nous propose (lire ici).
En envisageant la relation patient-médecin comme un travail d’équipe, nous pouvons pourtant traverser une maladie lourde ou un simple pépin de santé avec le sentiment d’agir plutôt que de subir.
Et comme nous ne sommes pas tous égaux en matière de santé, miser sur la prévention reste le plus efficace, même si les nombreuses injonctions auxquelles nous sommes soumis peuvent sembler parfois décourageantes: moins de viande, davantage de légumes, moins de sucre, plus de sport, moins de stress, plus de sommeil, moins d’alcool, plus de thé vert…
On estime que ces petites routines sont responsables de près de 40% de notre état de santé général, contre 20% pour la génétique ou les conditions économiques dans lesquelles nous vivons et 10% pour le système de soins ou la qualité de l’environnement.
Agir sur nos habitudes de vie reste donc notre seule marge de manœuvre, pour mettre toutes les chances de notre côté.
Pierre-Yves Muller
Rédacteur en chef