L’échange de maisons connaît un succès exponentiel depuis 2020. HomeExchange, principale plateforme au service de la démarche, compte 6582 logements enregistrés en Suisse. Sur ce total, 2238 maisons et appartements ont été ajoutés durant la seule année 2021! Quant aux nuitées dans le pays, elles sont déjà, avant l’été, plus nombreuses que sur l’entier de 2019.
Pas étonnant: il est toujours plus facile de troquer son chez-soi. Portails et applications smartphone améliorent la recherche de logements et la communication entre membres, fournissent des garanties intéressantes et offrent une assistance personnalisée. «Au cours des dernières années, ces échanges se sont positionnés comme un moyen sûr, authentique, humain, économique et responsable de voyager», résume Jessica Cambou, responsable presse chez HomeExchange. Voici comment se lancer!
Que gagne-t-on à échanger son logement?
Le potentiel d’économies est énorme! Des milliers de francs peuvent être épargnés dans le budget vacances (voir tableau). Non seulement on évite de payer un hôtel ou une résidence, mais la possibilité de cuisiner chez son hôte diminue le nombre de repas pris à l’extérieur. De même, le temps de repos passé dans un logement agréable réduit l’impact financier des sorties, l’échange de voiture permet de renoncer à une location. Sans compter que la Suisse attire nombre de visiteurs aisés, propriétaires de maisons charmantes en pleine nature ou d’appartements en plein centre de Paris, Rome ou Manhattan… dont on profitera sans frais.
Sur quelle plateforme s’inscrire?
HomeExchange est devenu le mastodonte mondial du secteur. Il propose, aujourd’hui, entre 70% et 80% des annonces existantes et couvre 80% des échanges. Avec le système des Guest Points, une monnaie virtuelle, ces échanges ne sont plus forcément réciproques. On peut laisser son domicile et gagner des points qu’on utilisera plus tard pour se loger chez quelqu’un d’autre. Même principe chez LoveHomeSwap, qui vise une clientèle un peu plus chic. Si on ne veut pas de ce système de points, on préférera les portails historiques comme HomeLink ou Intervac: l’offre y est moins large, mais les échanges presque toujours réciproques, voire simultanés. Quel que soit le site, l’abonnement annuel coûte entre 130 fr. et 150 fr.
Comment conclure un échange?
En quelques clics, un logement peut être réservé aussi bien dans un pays voisin qu’aux antipodes. Mais il faut faire attention à certains pièges. Bien examiner les photos, meubles et matériel compris, pour ne pas se retrouver désemparé sur place. Vérifier sur Google Maps l’emplacement exact du logement et les moyens pour s’y rendre. Lire les modalités et règles de la maison avant de signer le contrat d’échange. «Pas besoin d’atomes crochus, on sent quand on peut aboutir à un échange», note Martin Oesch, un habitué qui a déjà expérimenté plus de vingt échanges de ce type. Il conseille de ne pas donner suite aux demandes dépersonnalisées dans sa messagerie et de poser toutes les questions qui viennent à l’esprit avant de s’engager.
A part l’aspect financier, y a-t-il d’autres avantages?
Les personnes qui échangent leur logement partagent souvent leurs connaissances de la région, communiquent les bonnes adresses ou font profiter les invités de leur réseau sur place. «Un plus qui va de l’échange de bons plans par e-mail aux rencontres les plus diverses», commente Marie Loye, représentante de HomeLink Suisse. «S’y ajoute le côté très pratique pour faire garder ses animaux de compagnie ou faire arroser ses plantes.» Marie Loye recommande l’échange simultané, qui rendrait l’expérience plus collaborative, permettant échange de vélos, de jouets et autres. Au final, on vit ainsi comme un véritable résident de la région.
Comment bien assurer ses arrières?
Le 99% des hôtes ne déclarent pas d’incident. Il arrive de devoir annuler l’échange en cas de force majeure (décès, maladie, catastrophe naturelle). Le site indemnise la partie lésée ou participe aux frais de relocation, confirment HomeLink et HomeExchange. Le problème peut aussi venir d’une mauvaise communication entre l’hôte et l’invité, ce pour quoi il est conseillé de s’écrire ou de s’appeler à l’avance et créer une relation de confiance. Pour se prémunir contre les dégâts et les vols, même s’ils sont très rares, on vérifiera que ses assurances ménage, responsabilité civile (RC) et auto ainsi que celles de l’invité couvrent bien les risques en cas d’accident chez soi ou chez son hôte. A noter que HomeExchange inclut un système de cautions et une couverture dommages.
Comment se préparer avant un échange?
Nul besoin légal d’avertir son bailleur: l’échange n’est pas considéré comme une sous-location. Il est néanmoins conseillé d’en toucher un mot à ses voisins immédiats et au propriétaire pour éviter les malentendus. Avant de céder son logement, on ne peut pas passer outre un rangement et nettoyage intensifs. Penser à prévoir un double des clés en cas de pépin, à éventuellement fermer à clé une armoire avec les affaires «secrètes» ou de grande valeur. Martin Oesch recommande de laisser des instructions pour le matériel (TV, appareils ménagers, etc.), qui serviront aussi aux échanges futurs.
Peut-on encore s’inscrire et échanger cet été?
Oui. «Plus on est flexible dans ses choix et on répond vite aux sollicitations, plus organiser un échange est simple», souligne Marie Houriet, qui a vécu deux fois cette expérience pour un séjour simultané. Même constat du côté de HomeLink Suisse: si, en général, les vacances sont préparées plusieurs mois à l’avance, on peut tout à fait trouver un échange pour cet été, à condition de ne pas se contraindre à une région ou à des critères spécifiques. Ce type de recherche est même très répandu. Actuellement sur HomeExchange, presque la moitié des échanges organisés sont liés à des départs en dernière minute, indique la plateforme.
Gilles D’Andrès