Sony fait la promotion de son abonnement Playstation Now avec le slogan. «Des centaines de jeux incroyables à la demande». Le géant japonais n’est pas seul sur ce marché: des sociétés comme Ubisoft, Microsoft, EA, Nintendo et Apple proposent également des abonnements forfaitaires de ce genre.
Le concept est simple: au lieu d’acheter les jeux vidéo individuellement, les clients paient entre 4 fr. et 16 fr. par mois pour obtenir un accès illimité à tous les jeux de l’éditeur, soit entre 80 et 700 jeux (voir tableau). Les jeux se téléchargent directement sur internet. La durée minimale d’un abonnement est d’un mois et il peut être résilié à tout moment. En règle générale, le client reçoit un courriel lorsque celui-ci arrive à expiration. Sans réaction, le forfait est automatiquement reconduit.
Des jeux souvent anciens
Avec plus de 700 jeux, Playstation Now possède le catalogue le plus vaste. Mais le nombre ne dit pas tout: beaucoup de jeux sont des versions anciennes. Lors d’un pointage réalisé en septembre, par exemple, on trouvait le jeu de Formule 1 «F1 Race Stars» qui date de 2002, alors que le F1 2020 – désormais disponible – manquait encore à l’appel. Il en va de même pour les abonnements de Nintendo et de Microsoft. En fait, Nintendo ne propose que des jeux anciens qui datent des consoles des années 90.
De nombreux jeux à succès, notamment les nouvelles sorties, ne sont disponibles qu’avec un abonnement spécifique auprès de leur éditeur. C’est le cas des titres de la série populaire Tom Clancy, disponibles uniquement avec l’abonnement d’Ubisoft. De même, les versions actuelles de jeux de e-sport comme Fifa, Madden, NBA ou NHL ne sont que chez EA. Les autres abonnements ne comprennent que les anciennes versions de ces jeux. C’est particulièrement dommage pour les jeux de sport qui n’ont ainsi pas droit aux dernières évolutions et dont la composition des équipes est dépassée. On peut citer le joueur Eden Hazard, qui jouait à Chelsea, en Angleterre, et qui appartient désormais au Real Madrid. En bref, si vous entendez passer du bon temps sur «Tom Clancy’s Ghost Recon Breakpoint» et sur «Fifa 2020», vous serez contraint de souscrire à deux abonnements.
L’autre limitation avec laquelle il faut composer, c’est la compatibilité des abonnements: chacun est destiné à des appareils spécifiques. L’abonnement Nintendo Switch Online, par exemple, se joue uniquement sur la console Nintendo Switch. De son côté, Ubisoft+ est réservé aux PC tournant sur Windows, alors que Apple Arcade ne convient qu’aux appareils Apple. Le plus polyvalent est l’abonnement de Microsoft qui peut être utilisé sur la console Xbox, les smartphones Android et les PC Windows.
A première vue, ces forfaits sont attractifs avec des prix qui ne dépassent pas 16 fr. par mois ou 192 fr. par année. C’est peu en regard du coût des nouveaux jeux vidéo qui grimpent facilement à plus de 70 fr. l’unité lors de leur sortie. On se dit alors qu’un abonnement annuel coûtera en tous les cas meilleur marché que l’achat de trois nouveaux jeux. Mais il ne faut pas oublier que les tarifs dégringolent, quelques mois après leur sortie. Il suffit souvent de faire preuve de quelques semaines de patience pour faire de belles économies. Exemple: «Ghost of Tsushima», lancé au milieu de l’année à 72.90 fr. a vu son prix chuter à 56.90 fr. en septembre sur le site 1aDVD.ch. Une autre stratégie, c’est de se tourner vers le marché de l’occasion avec des revendeurs comme GameStop. On peut y acheter des titres qui ont à peine une année pour moins de 20 fr.
L’option multijoueurs
Un autre avantage de l’achat, c’est que le jeu appartient définitivement à celui qui l’achète. Du moins jusqu’à ce qu’il décide de le revendre ou de s’en séparer autrement. Ce n’est pas le cas avec un abonnement qui, une fois résilié, ne donne plus accès à rien. L’autre risque, avec les forfaits, c’est que les éditeurs changent constamment leur assortiment. Il se peut alors que des jeux auxquels nous aimons jouer ne soient soudainement plus inclus dans l’abonnement. Sony, par exemple, a retiré de son catalogue les jeux «Watch Dogs 2» et «Street Fighter 5», le 5 octobre et «Tom Clancy’s Rainbow Six Siege» le 2 novembre.
Au lieu de s’amuser tout seul, beaucoup d’adeptes du gaming préfèrent partager ces moments à plusieurs. C’est un moyen non seulement de se mesurer à d’autres, mais également d’apprendre à fonctionner en groupe et à sociabiliser. Or, certains fournisseurs ne se privent pas de ponctionner un supplément pour l’option multijoueurs. C’est le cas avec Sony et son Playstation Plus qui coûte entre 5.83 fr. et 9.90 fr. de plus par mois selon que l’on paie l’abonnement à l’année ou par mois. De leur côté, Microsoft et Nintendo proposent des formules qui n’impliquent pas de supplément pour cette fonctionnalité.
Christian Birmele / cp