Une trottinette folle qui ne ralentit pas quand on lâche la manette des gaz. Un canard de bain mélomane dont le casque audio se détache au risque d’étouffer les bébés. Un adaptateur universel susceptible de brûler et d’électrocuter son utilisateur: pour les dizaines de rappels de produits publiés en 2022 sur la nouvelle application RecallSwiss, combien d’autres, potentiellement dangereux, passent-ils entre les gouttes?
Les fabricants ont la responsabilité légale de contrôler ce qu’ils mettent sur le marché. En cas de problème, ils devront rembourser le produit incriminé et, au pire, payer un «émolument» dont nous avons essayé, en vain, de connaître le montant. Pour les appareils électriques, à eux de payer les frais occasionnés et les tests effectués en laboratoire si le défaut est confirmé: pas de quoi fouetter un canard de bain.
En Suisse, la majorité bourgeoise du Parlement part du principe que le consommateur est responsable de ses achats. Il suffit d’ouvrir l’œil, et le bon!
Pour vous aider dans vos choix, il y a, heureusement, les tests de Bon à Savoir (voir notre palmarès annuel). Et l’application RecallSwiss du Bureau fédéral de la consommation qui recense les produits dangereux: grâce à elle, on courra le lundi se faire rembourser la pizza du samedi soir, si on n’est pas tombé malade entre-temps.
Avant de passer à la caisse, on mordillera délicatement les canards de bain pour vérifier que la colle tienne bien. Et on se faufilera sans vergogne entre les rayons des grandes surfaces pour tester les freins des trottinettes et autres vélos électriques.
Pour gagner du temps, on pourrait, lors de la prochaine session parlementaire, faire examiner des adaptateurs universels aux chantres de la liberté de commerce. Ceux dont les cheveux frisent recevraient pour la peine un canard de bain testé par nos soins.
Claire Houriet Rime