L’«écouvillon», cette petite brosse utilisée pour les frottis, est revenu dans le dictionnaire Larousse par la grande porte et s’impose dans toutes les discussions. Tout le monde sait aussi que le terme «nasopharyngé» se rapporte au fond de la narine, mais les choses se corsent si on parle de «pooling».
Le dépistage des cas de Covid-19 est, avec les vaccins et les mesures sanitaires, un élément important de la lutte contre la pandémie. Il existe trois catégories de tests, plus ou moins fiables, qui correspondent, chacune, à des situations particulières. Toutes consistent à rechercher les traces du virus dans l’organisme, pendant ou après l’infection.
Le plus fiable
Le test RT-PCR qu’on désigne souvent par PCR, se fait généralement par le biais d’un prélèvement dans le fond de la narine (nasopharyngé). C’est une technique de laboratoire qui consiste à chercher les traces du génome du virus dans les cellules. S’il est effectué pendant la première semaine suivant le début des symptômes, c’est le plus fiable: près de 100% en cas de résultat positif et 98% environ s’il est négatif. Avec, toutefois, deux défauts: il coûte cher s’il n’est pas remboursé (lire encadré) et, comme le prélèvement doit être envoyé dans un laboratoire pour analyse, il faut attendre le lendemain pour être fixé.
Le test PCR est proposé dans certaines pharmacies, les centres de vaccination et les cabinets médicaux:
- En cas de symptômes
- Après un contact étroit avec une personne testée positive
- Pour confirmer le diagnostic d’un test rapide en pharmacie ou d’un autotest.
Selon le projet mis en consultation par le Conseil fédéral au mois de mai, un résultat négatif pourrait figurer provisoirement dans le certificat Covid pour les personnes non vaccinées, mais les modalités restent à définir.
Les entreprises qui font des dépistages réguliers ont aussi recours à des tests PCR. Dans ce cas, on prélève généralement de la salive et on regroupe plusieurs échantillons dans la même analyse: on parle alors de «pooling». Si le résultat d’un groupe est positif, on fera de nouveaux tests, individuels cette fois, pour identifier les cas d’infection. A noter que la participation à ces dépistages n’est pas obligatoire.
Le plus rapide
Le test rapide antigénique nasopharyngé consiste à chercher les protéines virales en créant une réaction avec des anticorps au virus. Il a l’avantage de délivrer le résultat en moins d’une demi-heure. Il est désormais systématiquement remboursé par la Confédération et est indiqué:
- En cas de symptômes
- Si on a eu des contacts avec une personne positive
- Lors de dépistages réguliers si on côtoie des personnes à risques notamment.
Les résultats de plusieurs études montrent que les tests antigéniques reconnus en Suisse sont très fiables dans les quatre premiers jours suivant l’apparition des symptômes. Leur sensibilité (fiabilité pour détecter les cas de contamination) dépasse 87%, ce qui implique quand même 13% de faux négatifs. Elle dépasse donc les exigences de l’OMS, qui place ce seuil à 80%.
Cette marge d’erreur implique toutefois de rester prudent. En présence d’un résultat négatif, alors que les probabilités d’une infection sont élevées, notamment si on est cas contact et qu’on a des symptômes, on peut craindre un «faux négatif», par exemple, parce que la charge virale est encore faible au moment du prélèvement. Dans ce cas, il faudra faire un test PCR pour confirmer le verdict.
Un résultat positif est en revanche très fiable, avec seulement 3% de «faux positifs».
Les tests antigéniques ne suffisent pas à montrer patte blanche pour passer les frontières. D’abord, à cause du risque de «faux négatifs» et, ensuite, parce que leur fiabilité dépend aussi des conditions du prélèvement.
Le plus convivial
Les autotests à faire chez soi fonctionnent sur le même principe que la catégorie des tests antigéniques. Ils ont l’avantage de pouvoir être faits n’importe quand, n’importe où et d’être lisibles dans la demi-heure, mais ne sont pas recommandés en cas de symptômes. Leur fiabilité dépend en effet aussi des conditions du prélèvement et de la manipulation des accessoires. En cas de résultat positif, il faudra donc faire un test PCR de confirmation.
Les autotests ne suffisent pas non plus pour passer les frontières. Ils sont utiles:
- Lors de dépistages réguliers, par exemple au début de chaque semaine, pour détecter une éventuelle contamination sans symptômes
- Après avoir été en contact avec un cas positif
- Avant de rencontrer d’autres personnes, mais attention: un résultat négatif ne dispense pas de respecter les règles de distance sanitaires.
De l’histoire ancienne
Le test sérologique détecte, au moyen d’une prise de sang, la présence éventuelle des anticorps générés par le coronavirus. Il faut attendre entre deux et quatre semaines après avoir été contaminé pour effectuer cette analyse. Elle n’indique cependant pas la date à laquelle on a été infecté, et ne permet donc pas de conclure qu’on est immunisé, ni qu’on n’est pas contagieux.
Exigences pour les voyageurs
De nombreux pays ont fermé leurs frontières et exigent des tests PCR de moins 72 heures au passage de la douane. Dans les aéroports, les compagnies aériennes imposent parfois encore de faire un test antigénique avant d’embarquer. C’est aussi le cas de certaines croisières.
Le choix du test et la période de validité dépendent de la réglementation du pays de destination ou de transit. Cette situation évolue constamment. Avant de partir, il faut vérifier les règles en vigueur sur le site iatatravelcentre.com > Covid-19 Travel Regulations Map.
Au retour en Suisse, le test PCR négatif assorti de la quarantaine et d’un formulaire d’enregistrement est obligatoire pour tous les voyageurs en provenance d’une région ou d’un pays à risques sur la liste de l’OFSP, sauf si on est guéri ou vacciné depuis moins de six mois.
Pour les retours de destinations qui ne figurent pas sur cette liste, les règles varient selon le moyen de transport. En avion, il faut présenter un test PCR négatif et s’enregistrer à l’arrivée. Pour les passagers en bus, en bateau ou en train, il suffit de remplir un formulaire à la douane. Aucune disposition n’est en revanche prévue pour les déplacements en voiture, en vélo ou à pied.
Claire Houriet Rime
Pour voyager, il faut payer soi-même le test PCR
Le coût du test PCR est pris en charge par la Confédération en présence de symptômes, si on a reçu une notification de l’application SwissCovid ou si un médecin ou une autorité l’exige. Il n’est pas remboursé si on le fait dans le seul but de passer la frontière. Son tarif varie entre 130 fr. et 200 fr. selon les cas. Easyjet a signé un contrat avec un laboratoire pour offrir 15% de rabais à ses passagers sur le prix de l’analyse.
A l’aéroport de Genève, il faut prendre rendez-vous en ligne ou par téléphone pour un test PCR (150 fr.) On obtiendra un résultat express moyennant un supplément de 50 fr., par exemple en soirée si le frottis a été fait avant 16 heures.
A l’aéroport de Zurich, le centre de tests Checkport propose des tests PCR avec un résultat cinq heures plus tard le même jour pour les prélèvements effectués avant 16 heures 45. Le tarif est de 99 fr. pour les enfants et de 149 fr. pour les adultes. On évitera les files d’attente si on s’enregistre en ligne, ce qui fait grimper la note à 195 fr. Des tests antigéniques rapides sont aussi proposés au prix de 80 fr. (enfants 60 fr.)
Les tests antigéniques rapides effectués en Suisse sont intégralement remboursés. Quant aux autotests, ils sont distribués gratuitement en pharmacie, à raison de cinq par personne et par mois.
Le coût du test sérologique varie selon les laboratoires. Cette analyse n’est actuellement remboursée ni par les caisses maladie ni par la Confédération, sauf en cas de prescription par le médecin cantonal.