Une assurance qui coûte plus cher que le produit neuf, cela n’a aucun sens. C’est pourtant possible chez Fnac, comme le montre le ticket de caisse d’un lecteur de Bon à Savoir. Au mois d’avril, ce dernier a acheté des écouteurs Shokz Openmove dans une succursale genevoise de Fnac pour 90.20 fr. En sortant du magasin, son ticket de caisse incluait une assurance «Premium EGP Mobil 1-199 de deux ans» qui lui a coûté... 94.90 fr. et une couverture additionnelle «Essentiel EGP Mobile 0-199 de deux ans» facturée 39.90 fr. Total: 225 fr., dont 134.80 fr. d’assurances!
Situation aberrante
Malgré notre insistance, nous n’avons obtenu aucune réponse satisfaisante sur l’aberration que constitue une telle situation. «Ces assurances sont des offres souscrites sur une base volontaire. Ce sont nos prix», nous a ainsi répondu Jérémy Nieckowski, porte-parole du détaillant, qui n’a pas souhaité ajouter d’autres commentaires. Fnac est également peu loquace sur les prestations offertes: «L’assurance Premium couvre le bris, la casse et le vol. L’Essentiel correspond à l’extension de garantie.»
Prudence, donc, lors d’un achat chez Fnac. Il est judicieux de ne contracter que des assurances dont on est sûr d’avoir bien saisi l’utilité réelle et le prix. Notre lecteur de 78 ans nous a d’ailleurs confié n’avoir pas réalisé sur le moment que les 225 fr. payés incluaient près de 135 fr. d’assurances. Il dit avoir cru que le montant de 225 fr. correspondait au prix du produit et ajoute n’avoir pas été informé par le vendeur qu’il concluait deux assurances.
La loi exige une information claire
La nouvelle loi fédérale sur le contrat d’assurance (LCA), entrée en vigueur en 2022, est pourtant très stricte: le vendeur doit renseigner, de manière compréhensible et au préalable, le preneur d’assurance sur les principaux éléments du contrat. Cela inclut, entre autres, les risques assurés, l’étendue de la couverture ainsi que la durée et la fin du contrat.
Fnac affirme que «ces assurances ont été souscrites et acceptées par le client». Notre lecteur soutient quant à lui être retourné à deux reprises dans la succursale pour obtenir, sans succès, leur résiliation, possible dans les 14 jours. L’entreprise maintient sa version, rétorquant que notre lecteur avait décidé de conserver les deux couvertures à la suite de ces visites.
Conseil: Pour éviter ces quiproquos, soyez ferme en cas de problème. Après l’intervention de Bon à Savoir, Fnac a accepté de résilier les deux assurances et remboursé son client. L’enseigne nous a indiqué mener une réflexion pour que ce type de situation ne se reproduise plus.
Sébastien Sautebin