«Dalfred», c’est le petit nom d’un tabouret de bar vendu chez Ikea. A la fin de 2021, cet article coûtait 49.95 fr. Depuis février, les clients doivent débourser 99.95 fr., soit le double.
En décembre dernier, Ingka Group, la holding détenant la majeure partie des magasins Ikea, dont ceux d’Europe de l’Ouest, avait annoncé qu’elle allait augmenter les prix. Dans son communiqué, il était question d’une hausse globale moyenne de 9%. Une décision que le groupe justifiait par des difficultés d’approvisionnement ainsi que par des coûts de transport des matières premières plus élevés.
Mais un comparatif des prix de 100 produits choisis au hasard à travers toute la gamme du géant du meuble suédois montre que la facture, comme souvent, est nettement plus salée pour les Suisses que pour nos voisins européens. Selon notre relevé, Ikea Suisse a augmenté ses prix de 22% en moyenne. Quatre articles sur cinq sont plus chers que l’an dernier. Les augmentations font particulièrement mal pour les gros achats. Le canapé Stockholm, par exemple, coûte désormais 2399 fr., soit 200 fr. de plus qu’avant.
En comparaison, la majoration a été moindre en Allemagne. Sur 86 des 100 articles de notre comparatif, elle atteint, en moyenne, 9,6%. Ce qui correspond à l’ordre de grandeur annoncé par Ikea. Nous n’avons pas pu retrouver suffisamment de prix de 2021, en France, pour calculer une moyenne représentative.
35% plus cher qu’en Allemagne
Cette hausse de prix différenciée renforce un peu plus le statut d’îlot de cherté de la Suisse. Le tabouret «Dalfred», par exemple, ne coûte que 51.50 fr. en France et même 41.20 fr. en Allemagne, bien moins, donc, que dans les filiales helvétiques. En moyenne, les clients des magasins Ikea suisses paient 35% de plus qu’en Allemagne et 19% de plus qu’en France.
Contacté par Bon à Savoir, Ikea explique que chaque pays négocie individuellement les prix d’achat et les quantités. Les grands marchés bénéficient donc de prix d’achat plus bas. Par ailleurs, justifie encore Ikea, les coûts de logistique et les salaires sont plus élevés en Suisse.
Mirjam Fonti / Sandra Porchet