Les compagnies fixent les tarifs des polices d’assurance automobile selon plusieurs critères: l’âge et le sexe de celui ou celle qui prendra le volant, son domicile, sa nationalité et les éventuels accidents survenus. Sans oublier le modèle de la voiture et son usage, qu’il soit privé ou professionnel.
Les consommateurs n’ont aucune prise sur ces calculs actuariels, si bien que leur seule marge de manœuvre est de faire jouer la concurrence. Comme chaque assureur élabore ses propres calculs selon le risque à couvrir, les prix varient beaucoup pour le même profil. En demandant des offres à plusieurs compagnies, on limitera la dépense: de quoi s’offrir un joli week-end en lieu et place.
Trois profils différents
Nous avons basé notre comparatif sur trois scénarios: une jeune femme au volant d’une petite Fiat, une sexagénaire conduisant une Golf exclusivement pour ses loisirs et un quadragénaire qui prend une Tesla en leasing. Tous sont de nationalité suisse pour faciliter la comparaison. Nous n’avons pas inclus la casco partielle pour ce dernier qui aura besoin d’une couverture complète. A noter que Generali n’a pas souhaité participer à cet exercice.
Aucun prestataire n’arrive systématiquement en tête pour la formule RC et casco complète. La jeune conductrice économisera 750 fr. si elle préfère l’offre du TCS à celle d’Allianz. De son côté, la sexagénaire gagnera plus de 450 fr. si elle opte pour le contrat de la Vaudoise.
Pour la Tesla du quadragénaire, c’est la combinaison RC et casco complète de la Mobilière qui est la plus avantageuse avec plus de 600 fr. à la clé. A noter que cette police ne fixe pas de limite au coût des accessoires. Il s’en sort nettement mieux que la jeune conductrice, ce qui prouve que l’âge compte pour beaucoup dans les tarifs.
Pour la casco partielle, c’est Smile Direct qui l’emporte pour les deux profils concernés. En optant pour ce prestataire en ligne, la jeune conductrice paiera 500 fr. de moins qu’avec celle de Helvetia. La sexagénaire économisera, quant à elle, près de 300 fr. par rapport à l’offre de la Mobilière.
Attention: l’offre de casco complète fournie par Elvia pour la sexagénaire ne couvre pas les dommages occasionnées au parking, ce qui fausse la comparaison.
La bonne couverture
Les offres retenues prévoient, toutes, une valeur vénale majorée. Cela signifie qu’en cas de dommage, l’assurance remboursera davantage que le prix du véhicule sur le marché. Cette option se justifie pleinement pour les voitures neuves qui se déprécient beaucoup pendant les premières années. Elle devient moins intéressante par la suite: après cinq ans, il faut consulter l’échelle de la compagnie.
La casco complète rembourse les dommages causés au véhicule par la faute de l’automobiliste lui-même. Elle est particulièrement indiquée pour les voitures neuves. Par la suite, on basculera vers une casco partielle afin d’assurer les événements sur lesquels on n’a pas de prise: le remplacement d’un pare-brise coûte en effet aussi cher sur un véhicule de dix ans que sur une voiture neuve.
Une casco en nuances
Avant de signer, on lira encore attentivement les conditions générales du contrat. Pour le vandalisme ou les «actes de malveillance», par exemple, la liste des risques énumérée est exhaustive. En d’autres mots, les incidents qui n’y figurent pas, tel que des rayures à la carrosserie, ne sont pas assurés. Quant à la rubrique bris de glace, elle ne comprend pas toujours le remplacement des phares.
Autre exemple: avec une casco partielle, si les dégâts dus à une collision avec un chevreuil sont couverts, ce n’est pas le cas de ceux qu’on cause en cherchant à éviter l’animal. Sans oublier les conditions propres à chaque assureur: Elvia ne rembourse ainsi les rayures sur les vitres que si la réparation s’impose pour des raisons de sécurité. Et l’assurance parking de la Mobilière ne prend ce genre de dégâts en charge que deux fois par an.
Inutile, enfin de contracter en sus une «Assurance occupants» (lire «Occupe-toi de ta RC»). En cas d’accident, les frais de guérison seront pris en charge, soit par la police RC du véhicule fautif, soit par l’assurance accident des passagers, si c’est la personne au volant qui est à l’origine du sinistre.
Claire Houriet Rime