Ils ont d’abord dû se plier à l’obligation d’arborer une étiquette énergie le 1er janvier 2015, aussi bien en Suisse qu’en Europe. Leur puissance a ensuite été limitée à 900 watts à compter du 1er septembre 2017. Oui, les aspirateurs ont été obligés d’évoluer en mettant de côté l’argument «puissance», qui faisait mouche auprès des consommateurs, pour viser l’efficience énergétique.
Impact léger sur la facture
Si les fabricants sont parvenus à s’adapter aussi rapidement à ces contraintes légales, c’est que le défit n’était pas insurmontable. Auparavant, ils se contentaient de gonfler la puissance du moteur pour améliorer l’aspiration, au lieu d’optimiser la turbine, les flux d’air, l’étanchéité ou la forme des embouchures. En raccourci, c’est comme si on mettait un plus gros moteur dans une voiture sans penser à réduire son poids ou à améliorer son aérodynamisme.
Les normes ont ainsi permis de faire évoluer positivement les appareils. Mais il faut, malgré tout, admettre que le potentiel d’économie d’énergie reste modeste. En effet, l’aspirateur ne représente pas grand-chose dans la consommation électrique d’un ménage. A titre d’exemple, un modèle doté d’un moteur de 800 W grillera annuellement 40 kWh en l’utilisant une heure par semaine. Avec un appareil de 1800 W, qui engloutit annuellement 90 kWh, le gain se montera à environ 12 fr. par an sur la facture d’électricité. Rappelons d’ailleurs qu’un simple routeur consomme quelque 40 kWh par an à lui tout seul…
L’étiquette chahutée
En matière d’économie d’énergie, tous les efforts sont néanmoins importants. Il convient donc d’y être attentifs lorsqu’on est amené à remplacer son appareil. Il convient surtout de ne pas associer la puissance électrique – exprimée en watts – à l’efficacité d’un modèle. C’est un raccourci que de nombreux consommateurs ont hélas encore tendance à faire, influencés par les anciennes publicités qui jouaient sur cet argument.
Bien que récente, l’étiquette énergétique des aspirateurs vient déjà de subir un sérieux coup d’arrêt. A la suite d’une plainte déposée par Dyson en 2014, la Cour européenne de justice l’a invalidée en date du 19 janvier dernier. Conséquence: les fabricants et les revendeurs auront la liberté de vendre leurs appareils avec ou sans étiquette.
Dans les faits, la marque britannique pointait du doigt la méthodologie employée pour attribuer les notes (de A+++ à D). Il estimait notamment que les mesures ne correspondaient pas à un usage réel, sachant qu’elles étaient réalisées avec un sac à poussières ou un bac à déchets complètement vide. Or, on sait que les aspirateurs dotés d’un sac souffrent d’une baisse de leurs performances au fur et à mesure que leur sac se remplit. Problématique ignorée par la procédure de test et qui biaise la comparaison avec les appareils à cyclone qui n’en souffrent pas.
Copie à revoir
Tout porte à croire qu’un nouveau règlement va être élaboré, afin de rendre l’étiquette énergie des aspirateurs de nouveau obligatoire. Dans l’expectative, l’étiquette actuelle ne doit pas être complètement snobée: elle permet malgré tout de comparer, entre eux, les modèles dotés de la même technologie.
En tous les cas, cette décision de justice a le mérite de confirmer ce qu’on savait déjà. A savoir que l’état d’entretien d’un aspirateur, et surtout des filtres, influence son efficacité. C’est pourquoi nous conseillons de les vérifier et, si besoin est, de les remplacer régulièrement, afin d’optimiser le fonctionnement de l’appareil.
Les embouchures, les accessoires et les tuyaux doivent également être en bon état et exempts de fuites. De même, il arrive régulièrement qu’un amas de débris obstrue partiellement l’embouchure ou le tuyau, diminuant ainsi le flux d’air et les performances d’aspiration. Un contrôle régulier n’est pas superflu, d’autant qu’un flux d’air réduit aura tendance à écourter la durée de vie du moteur en le faisant surchauffer.
PARTENARIAT: La Bonne Combine – Réparations en tous genres, Prilly (VD), labonnecombine.ch
Christophe Inaebnit