Des escrocs basés en Chine diffusent, sur Facebook, des publicités et concours qui redirigent les internautes vers des sites vendant de fausses montres suisses, nous a révélé la Fédération de l’industrie horlogère suisse (FH). Parmi les adresses incriminées, roswit.eu et watchesfr.com. Les prix stupéfiants – 169.99 fr., par exemple, pour une Rolex valant plusieurs milliers de francs – ont incité de nombreux Helvètes (naïfs ou pas...) à passer commande.
Michel Arnoux, responsable du service anti-contrefaçons de la FH, met en garde contre cette migration des activités des faussaires vers les réseaux sociaux. Signe de l’ampleur du phénomène, le nombre de colis saisis par la douane suisse a plus que doublé, passant de 171 cas au premier semestre à 372 ces six derniers mois.
Plusieurs centaines de francs perdus
Dès lors, la plus grande prudence s’impose sur Facebook et consorts. Certes, acheter une fausse montre à titre privé n’est pas punissable en Suisse, mais l’addition peut être salée si le colis est intercepté. D’une part, l’acheteur va perdre le montant versé pour l’objet, qui est détruit. D’autre part, la douane va demander 270 fr. de travail administratif à la FH, qui va envoyer à son tour la facture à l’acheteur. La lettre est accompagnée d’un document à retourner où ce dernier s’engage à ne plus acheter de contrefaçons. A l’arrivée, il aura déboursé plusieurs centaines de francs pour rien. Sans compter la désagréable impression de s’être fait pincer en train de tricher.
80% de rabais? Irréaliste
Plusieurs internautes ont pris contact avec la FH en affirmant qu’ils ont été dupés. La fédération horlogère admet que certains sites sont plutôt bien conçus, proposant, notamment, des textes en allemand ou en français sans faute et des adresses web européennes avec l'extension .eu. Elle souligne cependant que les prix de vente sont irréalistes et qu’aucun revendeur agréé ne pourrait pratiquer des rabais de 80% comme ceux annoncés sur roswit.eu.
En cas de doute, le prix et l’ampleur du rabais doivent donc constituer un premier signal d’alerte. Il convient également de lire attentivement les informations fournies. Plusieurs vendeurs mentionnent ainsi vendre des répliques («Replica», «Kopie» etc). Il est conseillé aussi d’effectuer une recherche pour connaître les éventuels avis et expériences des internautes sur l’adresse concernée. Enfin, si le doute subsiste, l’internaute peut s’adresser directement à la FH.
La lutte s'intensifie
Du côté de la Fédération horlogère, Carole Aubert, responsable de l’unité Internet, annonce diverses mesures. La FH va mettre en demeure les hébergeurs de fermer les sites incriminés, demander aux instances compétentes que les noms de domaines soient saisi, leur propriété transférée à la FH et que les annonceurs soient identifiés afin de faire fermer leur compte Facebook.
Sébastien Sautebin