Nestlé a annoncé un bénéfice d’exploitation de 16,1 milliards de fr. en 2022. C’est un milliard de plus que l’année précédente. Et ce, dans un contexte plutôt hostile, avec la hausse des prix des matières premières, des emballages, du transport et de l’énergie. Alors, comment la multinationale veveysanne s’y est-elle prise? En augmentant massivement le prix de nombreux de ses produits, comme le montre un pointage de Bon à Savoir.
Hausses massives
Prenons l’exemple du tube de 265 g de mayonnaise à la française de Thomy. En avril 2021, il coûtait 2.50 fr. chez Coop. En février de cette année, son prix est passé à 2.95 fr., soit une hausse de 18%. Constat similaire pour les billes Nesquik au chocolat, dont le paquet de 500 g est passé de 4.95 fr. à 5.60 fr. dans le même intervalle. Ce sont 13% de plus. Le bocal de 200 g de Nescafé Gold finesse a, pour sa part, augmenté de 10%, passant de 12.70 fr. à 13.95 fr.
L’inflation n’explique pas tout
A titre de comparaison, l’inflation s’est élevée à 2,8% l’an dernier, selon l’Office fédéral de la statistique. En 2021, c’était 0,6%. Nestlé «a augmenté les prix en lien avec l’inflation et de manière responsable», affirme le patron du groupe, Mark Schneider. Malgré les milliards de bénéfices, il a annoncé de nouvelles hausses pour l’année en cours.
Nestlé n’est pas un cas isolé. Le groupe Unilever a aussi revu ses prix à la hausse. Les flocons de pommes de terre bio de Knorr coûtent maintenant 3.95 fr., contre 3.50 fr. en septembre 2021. Un bond de 13%. Le groupe britannico-néerlandais met en avant l’inflation: «Notre branche vit une forte augmentation des coûts des matières premières, des emballages, de la logistique et du transport.» Cela n’a pas empêché un bénéfice de 10,8 milliards de fr., en hausse de 2,1 milliards par rapport à 2021.
Coca-Cola a augmenté de 24% le prix du paquet de six cannettes. Son résultat 2022: 10,1 milliards de fr. L’Oréal a aussi augmenté ses prix et atteint un bénéfice de 7,5 milliards.
Conseil: nos tests montrent régulièrement que les produits les meilleurs ne sont pas forcément ceux de marques, ni les plus chers. Exemple: la moutarde Gusto d’Aldi s’est placée en haut du podium de notre test en janvier tout en étant la moins chère de l’échantillon (0.33 fr/100 g), en battant la Thomy (1.40 fr./100 g).
Markus Fehlmann / sp