En mai 2022, Bon à Savoir lançait son Observatoire des prix dans un contexte de renchérissement généralisé, quelques semaines après le début de la guerre en Ukraine. Un an plus tard, nos enquêteurs continuent de sillonner, chaque mois, les rayons des magasins en quête des meilleurs tarifs pour 53 produits de consommation courante. Parmi eux, on retrouve des produits céréaliers, des produits laitiers, des fruits, des légumes, de la viande ou, encore, des articles de ménage. Nos relevés s’effectuent ainsi dans les conditions du réel, comme lorsqu’un consommateur se rend dans un magasin.
Résultat: en avril, Lidl est redevenu l’enseigne la plus avantageuse, avec un ticket de caisse de 136.55 fr. (+1,3% par rapport à mars). C’est à peine 25 ct. de plus que Aldi, où le montant de notre panier atteint 136.80 fr. (+2% par rapport à mars). Migros se maintient à bonne distance des distributeurs allemands. Pour la même liste de courses, le client doit débourser 144.80 fr. (-6,9% par rapport à mars). Si la facture est en forte baisse en comparaison au mois précédent, c’est grâce au retour de produits M-Budget dans l’assortiment (lire encadré). Coop demeure largement plus cher que ses concurrents avec un caddie d’une valeur de 160.10 fr. (-1,1% par rapport à mars). Il faut compter environ 25 fr. de plus que chez Lidl pour les mêmes achats.
L’écart se resserre
Quel bilan tirer, une année après le premier relevé de prix en magasin? Malgré des fluctuations de mois en mois, la tendance globale est à la hausse, particulièrement du côté des hard-discounters. La valeur de notre panier s’est envolée de 9,8% en un an chez Aldi et de 7,7% chez Lidl. Les augmentations sont plus contenues chez Migros (+3,2% sur l’année) et chez Coop (+1,8%).
Les deux distributeurs allemands demeurent imbattables en termes de coûts. Pour autant, l’écart avec la concurrence tend à se resserrer. En mai 2022, la différence de prix entre le détaillant le plus cher (Coop) et le moins cher (Aldi) était de 26,3%. Lors de notre dernier relevé, il ne fallait débourser «que» 17,3% de plus chez Coop que chez Lidl.
Valeurs refuges
Toutes enseignes confondues, le montant de notre caddie-type a grimpé de 5,6% en moyenne entre mai 2022 et avril 2023. C’est plus que l’Indice suisse des prix à la consommation (IPC), qui a augmenté de 2,9% sur un an, selon les dernières données à disposition. L’important renchérissement de notre caddie s’explique, avant tout, par les hausses de prix drastiques de certains produits alimentaires (lire encadré).
A l’inverse, d’autres denrées n’ont pas bougé d’un centime depuis le printemps 2022. Parmi ces valeurs refuges figurent avant tout des articles de nettoyage ou de toilette. C’est le cas du nettoyant universel Emma’s Best (0.07 fr. les 100 ml) chez Aldi ou des brosses à dents Nevadent (0.40 fr. la pièce) chez Lidl. A la Migros, le gel douche M-Budget vaut toujours 0.12 fr. les 100 ml, tandis que le papier toilette Prix Garantie de Coop demeure stable à 0.30 fr. le rouleau.
Depuis un an, l’Observatoire des prix de Bon à Savoir poursuit deux objectifs: surveiller de près l’évolution des prix et pointer les hausses abusives, afin d’aider les ménages à faire les meilleurs choix dans cette période de renchérissement. C’est pourquoi tous les montants enregistrés lors de nos visites dans chaque enseigne sont disponibles, produit par produit, sur bonasavoir.ch.
Kevin Gertsch
Bonus web: retrouvez chaque mois les tableaux détaillés de notre Observatoire des prix
La facture gonfle en l’absence de premiers prix
Jusqu’alors relativement stable chez Migros, le montant de notre caddie-type est passé subitement de 145.45 fr. à 160.90 fr., entre janvier et février 2023. Comment expliquer cette hausse de 10,6% en un mois? Plusieurs articles M-Budget n’étaient pas disponibles, obligeant nos enquêteurs à se rabattre sur des articles beaucoup plus chers. Exemple: l’émincé de poulet M-Budget (1.60 fr. les 100 g) a dû être remplacé par celui de la marque Optigal (3.45 fr. les 100 g). Lorsque plusieurs produits premiers prix manquent à l’appel, la facture grimpe rapidement. En mars, le ticket de caisse affichait aussi un total élevé pour les mêmes raisons, avant de retrouver un niveau équivalent à janvier lors du dernier relevé.