Sur un caddie déjà bien garni, d’aucuns jettent un morceau de bœuf sous vide en pensant réaliser une bonne affaire. Pas forcément. Chez certains bouchers, on aurait payé moins cher un même produit frais et mariné. Bon à Savoir a observé les prix dans deux boucheries du centre de Neuchâtel et de Fribourg, ainsi que ceux en grandes surfaces. Verdict: il vaut souvent la peine, pour les amateurs de viande, de faire un détour.
Un émincé de poulet à l’indonésienne à 28 fr. le kilo, un émincé de veau aux champignons à 50 fr./kg, un émincé de porc mariné «Budapest» à 26 fr./kg: dans la vitrine du boucher Jean-Marc Papaux à Fribourg, voilà des prix difficiles à battre pour de la viande suisse préparée, fraîche et de premier choix. Une fois à la maison, il n’y a plus qu’à chauffer à la poêle… et déguster.
Jean-Marc Papaux explique amortir ses coûts en liquidant lui-même le travail administratif et parce que, propriétaire d’une de ses deux boucheries, il ne paie qu’un loyer. «Des avantages que je peux répercuter sur le prix de la viande», assure-t-il. Tous les bouchers ne le font pas, certains ne tenant compte que du tarif des morceaux d’animaux achetés, par exemple. La politique de chaque magasin pour établir les prix est différente, résume Proviande, l’interprofession de la filière. «En tout cas, par rapport aux produits sous vide en rayons, nous les bouchers n’avons pas tous ces coûts d’emballage élevés», note Jean-Marc Papaux. En bout de chaîne, c’est le client qui peut en profiter.
Viande rassie meilleur marché
Bien entendu, grâce aux marques à prix réduits, on pourra acheter meilleur marché dans les grandes surfaces son steak haché, son escalope ou encore son assortiment de saucisses. Mais, pour des viandes suisses et rassies de premier choix, le boucher sort souvent gagnant. Selon nos observations en rayons et les relevés de prix de l’Association des bouchers fribourgeois, le filet de bœuf à 98 fr./kg chez Papaux rivalisait avec les prix de Coop et Migros à Fribourg. Et le gigot d’agneau à 38 fr./kg s’imposait largement face aux plus de 50 fr./kg des distributeurs.
Auprès d’autres bouchers, les différences sont encore plus frappantes. Au centre-ville de Neuchâtel, la boucherie-charcuterie Gomes reçoit souvent le même compliment: en plus d’un service très apprécié, sa viande est, en règle générale, moins chère que dans les supermarchés. L’entrecôte parisienne, que l’on trouve souvent de 50 à 70 fr./kg durant la saison froide, ne coûte ici que 29.90 fr./kg. Le cordon bleu de porc descend à 22.50 fr./kg.
Des bons plans pour les Fêtes
Autres exemples marquants à l’approche des Fêtes, les filets en croûte, filets mignons de porc et fondues chinoise, bressane ou bourguignonne. A la boucherie Gomes, on paie la chinoise de bœuf 39.50 fr./kg, celle de cheval 37 fr./kg et celle de poulet 23 fr./kg.
Autant dire: des prix du même ordre ou meilleurs que pour les cartons de chinoise congelée sur les magasins en ligne de Coop et Migros. Seule explication du patron Paulo Gomes pour ces tarifs défiant toute concurrence: beaucoup moins de marge réalisée sur la viande vendue aux clients.
Chez Papaux, les prix de la chinoise ou de la bressane sont plus élevés, mais valent ceux des assiettes proposées dans les supermarchés. En payant un mix de bœuf, cheval et poulet 20 fr. par personne (250 grammes), les groupes peuvent emporter avec eux le bouillon, cinq sauces maison et quatre sortes de salades, en plus d’emprunter au besoin les fourchettes, réchauds et caquelons. Nul doute que certains en sortiront gagnants.
Gilles D’Andrès
Tenter un détour par le boucher
Que l’on vive près d’un boucher qui propose un peu de tout, d’une boucherie spécialisée portugaise ou halal, il vaut la peine pour les amateurs de viande de jeter un œil à l’intérieur. Les prix concurrentiels de certains morceaux de viande peuvent surprendre! Cela sans que l’on comprenne toujours les mécanismes à l’œuvre. Souvent, les actions sont aussi nombreuses que dans les grandes surfaces. On trouvera des préparations à chauffer, de qualité et à petit prix, ainsi que des offres spéciales tout au long de l’année. Avec, en prime, des conseils sur la manière de cuisiner la viande, des astuces et des bons tuyaux pour choisir les meilleurs morceaux.