Nous l’avons souligné à plusieurs reprises dans nos colonnes: la RC privée, qui couvre les dommages occasionnés aux tiers, n’est pas obligatoire en Suisse, mais elle est incontournable. Car, selon la loi, celui qui cause un dommage à autrui est tenu de le réparer, et cela à hauteur de l’ensemble de sa fortune et de ses revenus.
Cette responsabilité légale ne mettra évidemment pas sur la paille un maladroit qui renverse son verre de vin sur un collègue à l'apéro. Mais il y a des cas où un geste malencontreux peut avoir des conséquences financières majeures. Percuter un jeune architecte indépendant sur une piste de ski est susceptible de vous coûter des millions, s’il en ressort handicapé. C’est ici que la RC privée jouera un rôle fondamental, la protection contractuelle s’élevant communément à plusieurs millions de francs. Notre conseil: opter pour une couverture d’au moins cinq millions.
Au-delà de ce genre de cas extrêmes, la RC privée se révèle utile dans une multitude de situations courantes, pour un coût relativement modéré. Nos relevés montrent ainsi que la couverture de base pour une famille locataire de quatre personnes commence à une soixantaine de francs avec une franchise de 200 fr. et une couverture de cinq millions (voir tableau). Une dépense qui sera vite rentabilisée si Monsieur fissure le lavabo de la salle de bain en lâchant son aftershave ou si le petit dernier tire un penalty raté contre la véranda du voisin.
Des primes du simple au double
Mais quel assureur choisir? Au niveau des prix, notre tableau révèle que les écarts sont marqués. Pour le même client, la prime peut ainsi varier du simple à plus du double. Un quadragénaire lausannois, propriétaire de son deux-pièces (lire les descriptifs au-dessus des tableaux), paiera ainsi 46.60 fr. par an à la Bâloise et 108.35 fr. à La Mobilière. Avec, toutefois, une différence de taille: cette dernière inclut d’office, dans sa police de base, la couverture pour conduite occasionnelle du véhicule d’un tiers et la protection en cas de faute grave, alors que ce sont généralement des options payantes ailleurs.
Tendance à la baisse!
De tels écarts ne sont pas nouveaux. En mai 2017, nous avions déjà constaté des différences atteignant 40%. La bonne surprise, c’est que les primes les moins chères ont baissé pour nos quatre scénarios depuis notre dernier relevé. La plus avantageuse, pour notre locataire lausannois se montait à 82.95 fr. il y a deux ans et coûte désormais 66.60 fr. Plus révélateur encore, huit compagnies proposent désormais une prime pour ce profil à moins de 100 fr. par an, alors qu’elles n’étaient que deux à le faire en 2017. On notera que la Bâloise, jadis avantageuse pour les propriétaires, mais chère pour les locataires, propose désormais la prime la plus douce dans les quatre scénarios. L’assureur explique sobrement que «ses prix sont basés sur les analyses de marché, les évaluations des risques et les estimations des coûts».
On gardera néanmoins à l’esprit que les chiffres présentés ici ne sont valables que pour nos profils précis. Ils sont donc susceptibles de varier considérablement selon les personnes.
En ligne, pas si avantageux
Trois compagnies, sur les treize recensées dans nos tableaux, proposent un rabais permanent pour les clients qui concluent leur police en ligne (voir «Offre en ligne dans nos tableaux»). Et encore, l’avantage de coût est, chez Allianz, contrebalancé par une franchise à 300 fr. au lieu de 200 fr.
Les prix et les conditions sont identiques sur internet et hors ligne chez les autres. A noter que certaines compagnies, comme Smile et Elvia ne possèdent pas d’agences, mais qu’il est possible de s’assurer par téléphone au lieu d’internet.
Finalement, on se rappellera qu’il importe toujours de bien définir la couverture et les options souhaitées, de comparer ensuite les offres de plusieurs compagnies et de bien lire les conditions générales avant de signer. Notre guide «Toutes vos assurances», donne de nombreux conseils à cet égard.
Sébastien Sautebin