Entre 9000 et 12 000 personnes contractent, chaque année, la borréliose en Suisse suite à une piqûre de tiques. Chiffre qui n’est pas près de se tasser en 2016, au vu des températures clémentes qui ont été enregistrées en ce début d’année. Sachant que ces satanés parasites s’activent dès que le mercure dépasse 7 degrés, on en déduit qu’ils ont commencé leur travail de sape plus tôt que d’ordinaire.
Piqûre qui peut être fatale
Les maladies que peuvent transmettre les tiques ne doivent pas être prises à la légère. La plus fréquente, la borréliose – ou maladie de Lyme – peut avoir des conséquences aussi bien neurologiques qu’articulaires si elle n’est pas soignée rapidement. Plus rare mais plus dangereuse encore, la méningo-encéphalite verno-estivale - ou encéphalite à tiques - affecte le cerveau et les méninges avec une issue fatale dans 1% des cas. Un vaccin est disponible pour s’en protéger (lire encadré).
Les tiques apprécient les biotopes humides situés à moins de 1500 mètres d’altitude. C’est dans les sous-bois, les bordures de chemins, les lisières de forêt, les buissons et les hautes herbes qu’elles aiment se tenir pour attendre leur proie. Il y a néanmoins des régions plus à risques que d’autres comme le montre la carte de l’Office fédéral de la santé publique.
Des mesures simples
Sans tomber dans la psychose, il est pertinent de prendre quelques mesures pour se protéger contre les piqûres. Il est préférable d’éviter de s’aventurer dans les zones sensibles précédemment citées et de porter des vêtements longs et clairs. L’application d’un répulsif sur les habits et la peau exposée est un bon complément.
Comme les piqûres sont indolores, il est primordial d’ausculter attentivement la peau et les habits après être passé dans un lieu à risques. L’examen doit se faire le jour même, avec une grande attention aux parties les plus humides du corps (aisselles, aines, creux des genoux, etc.), ainsi qu’au cuir chevelu des enfants. Plus le parasite est retiré tôt, plus le risque de transmission de la borréliose est réduit. Il suffit de saisir la tique au plus près de la peau avec une pince à épiler et de tirer verticalement pour l’extraire avant de désinfecter la plaie.
Yves-Noël Grin
Piqûre contre piqûre
Si aucun traitement prophylactique n’existe pour prévenir la borréliose, il est possible de se faire vacciner contre la méningo-encéphalite verno-estivale (encéphalite à tiques). Le vaccin se justifie pour les personnes qui vivent ou fréquentent régulièrement des zones à risques pour des raisons professionnelles (bûcherons, agriculteurs, etc.) ou durant leurs loisirs. Il n’est généralement pas recommandé pour les enfants de moins de 6 ans. Son coût est pris en charge par l’assurance maladie de base, ou à la charge de l’employeur si les salariés sont amenés à travailler dans des endroits sensibles. Un rappel est recommandé après dix ans.