1. Vous avez dit kombucha?
Très en vogue, le kombucha est vendu comme un breuvage plein de vertus. Ses effets bénéfiques ne sont pas pour autant prouvés.
Le kombucha est une boisson fermentée à base de thé. Rafraîchissante, un peu acidulée et légèrement sucrée, elle a un goût particulier qui ne convainc pas toujours au premier abord. Son origine asiatique se perd dans la nuit des temps, mais c’est par les USA que ce thé fermenté a débarqué chez nous, auréolé de toutes sortes d’effets bénéfiques pour la santé qui restent à prouver.
Il est vrai qu’il contient naturellement des nutriments intéressants, comme des vitamines du groupe B, des antioxydants provenant du thé ainsi que des bactéries qui favorisent notre microbiote et, par ricochet, l’efficacité de notre système immunitaire. Cependant, le manque d’études disponibles, à ce jour, sur des humains ne permet pas de confirmer les bienfaits de ce produit de niche.
Il n’empêche que la mode du kombucha est réelle et qu’il s’en vend aussi bien dans les supermarchés que dans les magasins bio. On peut néanmoins le préparer soi-même, par souci d’économie ou pour le plaisir de l’aromatiser à son goût. La recette est simple et se trouve facilement sur le net. Le plus difficile est de trouver une «mère» de Kombucha, une sorte de champignon constitué de bactéries et de levures qui permet la fermentation.
Les femmes enceintes et allaitantes, les enfants en bas âge, de même que les personnes dont le système immunitaire est affaibli devraient éviter de consommer du kombucha fait maison. Car les bactéries vivantes qu’il contient peuvent être nocives si les précautions d’hygiène n’ont pas été respectées.
2. Elles sont costaudes, les graines de courge
Aussi riches en protéines que la viande, les graines de courge ont plus d’un tour dans leur sac.
A l’occasion de Halloween, la courge est de retour avec ses soupes, tartes et autres gratins, mais aussi avec des recettes plus exotiques comme le curry à l’indienne et divers couscous. Certains en profitent pour récupérer les graines au lieu de les mettre au compost. D’autres en achètent pour les incorporer à leurs salades, leurs pains, leur muesli ou les servir grillées à l’apéro et profiter ainsi de leurs qualités nutritionnelles.
Elles sont en effet particulièrement riches en protéines. A titre comparatif, elles en contiennent autant que la viande, même si, bien sûr, on ne peut pas en manger autant! On couvrira un tiers de nos besoins quotidiens en magnésium en consommant une poignée par jour (20 g). Ces graines nous apportent également du potassium, du fer et du zinc. Côté vitamines, elles renferment surtout de la vitamine E et des vitamines du groupe B. Riches en fibres, elles sont constituées principalement de graisses insaturées (oméga 6).
Ceux qui cherchent à bénéficier de ses vertus diurétiques recourront plutôt à l’huile de pépins de courge. Sinon, ils devraient consommer des quantités phénoménales de graines. Enfin, notons que ces oléagineux sont sensibles au rancissement: on évitera de les stocker trop longtemps.
3. L’illusion des «faux-mages»
Les faux fromages sont diététiquement pauvres. Et il s’agit souvent de produits industriels ultratransformés.
Pour satisfaire à la vague végan, certains producteurs proposent des imitations de fromages sans lait, ressemblant à de la mozzarella, du camembert et autre parmesan. Malheureusement, si le «vrai» fromage fournit des protéines de bonne qualité et du calcium, les versions végan font pâle figure.
On peut cependant distinguer deux genres de fromages végétaux. Certains sont des produits industriels ultratransformés, composés essentiellement d’eau, de graisses, de sel et d’additifs. C’est le cas de la Mozzarisella Classic (achetée dans un magasin bio). Cet ersatz de mozzarella n’apporte ni protéines ni calcium, mais deux fois plus de sel que son homologue au lait de vache. Un comble! D’autres produits sont confectionnés à partir de graines de cajou mises à fermenter, ce qui permet d’améliorer leur goût et leur aspect. Le résultat peut être assez bluffant. C’est le cas du Soft White Extra, par exemple, une sorte de camembert de New Roots (Coop). Si son goût est une affaire personnelle, sa croûte est très ressemblante et sa texture mœlleuse. En revanche, il n’apporte que la moitié des protéines d’un camembert traditionnel. Ensuite, sa teneur en calcium est symbolique avec 25 mg pour 100 g contre 450 mg pour l’original. Enfin, son prix le classe dans les produits de luxe: 7.45 fr. les 100 g, soit près de cinq fois plus cher qu’un camembert Président!
Le seul intérêt de ces «faux-mages» réside dans l’illusion de manger du fromage, tout en étant végan. Mais c’est un mirage qui ne vaut diététiquement pas un fromage.
Doris Favre, diététicienne diplômée