Qu’est-ce que les médecines alternatives? Lesquelles sont remboursées? A quelles conditions? Quelles sont les qualifications professionnelles reconnues par l’Etat? Et par les assurances? Y a-t-il une différence entre médecine alternative, complémentaire, douce, parallèle, naturelle? Sur quelles bases théoriques reposent-elles?
S’il règne un tel flou autour des médecines dites «non conventionnelles», c’est d’abord parce que les praticiens viennent d’horizons très divers, que la reconnaissance des titres est complexe et rarement unique. Certaines spécialités bénéficient d’un diplôme fédéral, mais le système n’est pas standardisé, et les filières, comme les disciplines, sont nombreuses.
On compte plus de 200 méthodes de soins pratiquées dans notre pays. Ces formations sont parfois reconnues par la Fondation suisse pour les médecines complémentaires (ASCA), par le Registre des médecines empiriques (RME), voire par l’Etat. Certains de ces traitements sont utilisés comme alternative, d’autres en complément à la médecine traditionnelle.
Une poignée d’entre elles sont remboursées par l’assurance de base, depuis leur réintégration dans le système de santé en 2009, mais sous condition. Les autres le sont parfois par une assurance complémentaire, chaque assureur restant libre de fixer les thérapies couvertes et le taux de remboursement. En outre, une discipline reconnue ne signifie pas pour autant que celui qui l’exerce figure sur la liste des praticiens agréés par votre assurance.
Dans le dossier que nous consacrons à ce sujet (lire ici), nous avons fait le point sur les médecines reconnues par l’assurance de base ainsi que celles le plus souvent admises par les caisses maladies et les plus populaires en Suisse romande. Car dans ce domaine aussi les différences de sensibilités sont fortes.
Au dernier pointage de l’Observatoire suisse de la santé, 22,7% des Tessinois ont poussé la porte d’un thérapeute alternatif, 26% des Alémaniques et 37% des Romands.
Un attachement à ces disciplines manifestement marqué dans notre région, et qui serait encore en expansion depuis le début de la pandémie selon plusieurs cantons.
Pierre-Yves Muller
Rédacteur en chef