Pour les horticulteurs et les jardiniers, c’est le scénario du pire. Alors que la douceur printanière a précipité la floraison et la croissance des jeunes pousses, la sécheresse, la bise et une vague de froid se sont ensuite abattues sur la végétation. Dans les jardins, le gel a fait des ravages, en particulier sur les semis, les plantons récents et les floraisons. Comment réparer les dégâts?
Unanimes, les professionnels recommandent d’être patients. D’ici à la mi-mai, de nouvelles pousses prendront la relève, et il ne faut donc pas rabattre les parties nécrosées, recommandent les professionnels de l’émission Monsieur Jardinier sur les ondes de la RTS. Une précaution qui vaut aussi bien pour les plants de pomme de terre que les massifs d’hortensias et les haies vives. Le cœur d’un bourgeon gelé en surface peut ainsi repartir. A la mi-mai, il sera assez tôt pour rabattre les branches irrémédiablement endommagées.
Remplacer les semis
Inutile également de répandre du purin d’ortie pour redonner de la vigueur aux plantes: comme elles ont subi un gros stress, elles n’en ont pas besoin dans l’immédiat. En revanche, si les premières pousses des semis sont visiblement détruites, on peut les remplacer.
Si une nouvelle vague de gel devait être annoncée, on couvrira les floraisons et les plantes vulnérables avec des voiles de protection en non-tissé. A noter que les zones exposées au vent et à la bise sont, paradoxalement, moins menacées que les cuvettes où le froid stagne, ce qui fait baisser la température au sol.
Pas de panique toutefois: les bourgeons supportent des températures négatives jusqu’à – 4°C. Plus vulnérables, les arbres en fleurs marquent le coup à – 1,5°C déjà (– 2°C pour les cerisiers).
Mieux vaut enfin prévenir que guérir. N’en déplaise aux offres promotionnelles conçues pour démanger les jardiniers amateurs, les plants de tomates et autres fleurs estivales ne devraient jamais être mis en pleine terre avant la mi-mai.
Claire Houriet Rime