On connaît l’empressement des centres de fabricants de smartphones à exclure toute réparation de la garantie, au motif que l’utilisateur est responsable du défaut. On connaît leurs légendaires «diagnostics» de réparation, formulés en deux mots («mauvaise manipulation», «cause externe», «dommage physique», etc.), pour ne rien devoir justifier et faire facilement porter le chapeau au consommateur. Il existe une autre astuce, moins connue: la réparation inutile sur le téléphone de dégâts secondaires, non couverts par la garantie.
C’est arrivé à un ami, à Fribourg. Malgré un usage normal avec le chargeur d’origine, l’entrée de câble sur son smartphone a cessé de fonctionner. Il a voulu faire réparer le produit, encore sous garantie, via un centre du fabricant Samsung. La garantie couvrait bel et bien ce défaut. Mais elle ne s’étendait pas à plusieurs fendilles en haut de l’écran, causées par un choc ou une chute de l’appareil. Le détenteur du smartphone n’avait absolument rien à faire de ces rayures qu’il ne voyait même plus. A son grand dam, toutefois, le devis des réparations s’est monté à 224 fr.
«La garantie est invalidée dès qu’un dégât physique est présent sur l’appareil», informe le vendeur Digitec-Galaxus, devant l’e-mail de réclamation. Le même commerçant donnera davantage d’explications à une lectrice vaudoise: «Les devis ne doivent pas nécessairement se référer à la description initiale du défaut. Les réparations partielles ne sont pas possibles, car le centre de service doit toujours réparer un appareil dans son intégralité.» Pourquoi? Les téléphones défectueux doivent à nouveau bénéficier de la garantie d’usine après la réparation. Or, s’ils présentent d’autres dommages, cette garantie d’usine ne peut s’appliquer…
Une logique aberrante pour les consommateurs, qui paient cher pour des retouches inutiles. Trop, c’est trop! Fabricants et commerçants ont réussi à détourner encore un peu plus le système de garantie dans leur intérêt. Au final, les rayures insignifiantes et autres microfissures sont devenues une nouvelle excuse pour faire passer le client à la caisse. «C’est comme si un constructeur automobile refusait de réparer un défaut d’usine sur un moteur parce qu’il y a une rayure sur la portière», écrivait cet ami très irrité à Digitec.
Voilà pourquoi Bon à Savoir conseille de refuser ces devis trop onéreux et d’aller voir du côté des petits réparateurs bon marché (tentez le site reparateurs.ch).
Gilles D’Andrès