La méthode est largement utilisée dans les cabinets médicaux et les hôpitaux: détruire les verrues à froid avec de l’azote liquide. Après quoi la peau morte est enlevée à l’aide d’un grattoir. Le traitement prend des semaines et peut causer des douleurs aiguës.
De plus en plus d’experts déconseillent cette méthode. La raison: les résultats obtenus ne sont pas meilleurs qu’avec les traitements qui présentent moins de complications, surtout au niveau des pieds. Une étude canadienne portant sur 250 patients a conclu que seule une verrue sur trois disparaît de la plante du pied après une cryothérapie. Si les patients ne font rien, un cas sur quatre guérit spontanément. L’azote liquide fonctionne un peu mieux sur les mains, mais pas plus qu’avec d’autres méthodes.
En réalité, il n’existe aucune pratique pour guérir les verrues sans effets secondaires. Les médecins n’obtiennent d’ailleurs pas de meilleurs résultats que ceux obtenus chez soi avec des recettes maison (voir tableau). La thérapie au laser, par exemple, est douloureuse. Elle nécessite une anesthésie locale, elle provoque souvent des cicatrices et les preuves de son efficacité sont faibles.
L’ablation de la verrue par un chirurgien est également très controversée. Il n’y a pas de preuve que la méthode fonctionne. Une anesthésie locale est également nécessaire. Selon Severin Läuchli, responsable de la dermatochirurgie à l’hôpital universitaire de Zurich, l’ablation chirurgicale relève de la mauvaise pratique professionnelle. Le taux de réussite est faible et l’intervention peut également laisser des cicatrices.
Cytotoxines controversées
De plus en plus de médecins tentent de détruire les verrues avec des toxines. Il s’agit généralement de substances actives qui sont également utilisées pour traiter le cancer. Pourtant, il n’y a pas encore de preuve établie de leur efficacité. Le docteur Thomas Walser, médecin-conseil de Ma Santé, injecte de la bléomycine dans la plante du pied, dans le cas de verrues très douloureuses et résistantes aux thérapies: «On dit que la toxine provoque une inflammation locale et accélère la réaction de défense du système immunitaire contre les virus.»
Les remèdes doux tels que le grattage de la verrue, les teintures à base de plantes ou l’homéopathie donnent d’excellents résultats dans de nombreux cas. Le grattage de la verrue, aussi appelé la thérapie du peeling, donne dans certaines études des résultats encore meilleurs que les techniques utilisées par les médecins. Bien que les méthodes douces ne fassent pas de mal et ne laissent pas de cicatrices, il faut souvent plus de temps pour arriver à ses fins.
Lors d’un peeling, la couche supérieure rugueuse de la verrue est ramollie et enlevée. Souvent, un sparadrap collé sur la verrue est suffisant pour ramollir l’épiderme dans un premier temps. Cochrane, un réseau international de chercheurs, recommande également des acides tels que l’acide salicylique, l’acide lactique ou des combinaisons de ceux-ci. Pour les verrues sur le visage comme pour les enfants, les acides ne devraient être utilisés que sous la supervision d’un médecin. Tous les un à deux jours, la surface ramollie doit être enlevée avec une pierre ponce, une lime à ongles ou un rabot, puis la verrue est ramollie à nouveau. C’est ainsi que les cellules cutanées affectées par le virus sont progressivement éliminées. En même temps, la méthode déclenche une inflammation de la peau, qui est censée stimuler le système immunitaire. Les études à disposition indiquent qu’une verrue sur deux pourrait être éliminée par peeling après environ 8 à 12 semaines. Dans les études avec des enfants, le taux de réussite est de plus de 80%.
La grande chélidoine contre les verrues
Certaines teintures à base de plantes sont censées tuer les virus de la verrue. La phytothérapie traditionnelle recommande généralement la grande chélidoine. Le suc de la plante doit être appliqué deux fois par jour. Il contient des substances qui inhibent la division cellulaire et décomposent des protéines. Quant à l’homéopathie, il n’est toujours pas formellement prouvé qu’elle soit efficace.
En raison des maigres résultats des thérapies à disposition, le docteur Walser conseille d’attendre et de voir: «C’est la meilleure thérapie. Environ une verrue sur deux disparaît en six mois, même sans traitement.»
Andreas Gossweiler / chp