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03.12.2024
Dans la nature, les saumons parcourent souvent des milliers de kilomètres, entre leurs rivières natales et les océans. Mais cela n’est pas possible dans les cages en filets étroits des fermes d’élevage.
Malgré ce constat, l’industrie mise depuis des années sur l’élevage de saumon, car la demande est plus importante que la quantité de saumon sauvage disponible. En Suisse, le saumon représente 50% du poisson consommé. Et sur ce nombre, 60% provient d'élevages, qui utilisent beaucoup de médicaments et polluent l'environnement.
Mortalité précoce et maladies
Migros et Coop font la promotion du saumon issu d’élevages certifiés comme une alternative judicieuse. Ces élevages disposent d’un label de durabilité comme ASC ou Bio (voir encadré). Le poisson provient alors «de sources responsables», écrit Migros sur internet.
Pourtant, les études montrent une autre image. L’organisation environnementale britannique WildFish a examiné, l’année dernière, des élevages certifiés bio et ASC en Ecosse. Des prises de vue sous-marines ont montré que de nombreux poissons souffraient de mutilations dues à la présence de poux du saumon. Selon plusieurs rapports, en 2022, un quart des saumons d’élevage en Ecosse n’ont pas survécu à la fin de la période d’engraissement.
Dans certains élevages biologiques, le taux de mortalité prématurée était même plus élevé que dans les élevages conventionnels, atteignant 40% à 50%.
Selon une ONG Spécialisée, la situation est similaire en Irlande.
Les saumons sauvages disparaissent
A la surmortalité des saumons s’ajoute le fait que les élevages bio et conventionnels causent des dommages à l’environnement et mettent en danger les poissons sauvages. Les maladies et les parasites se propagent aux saumons sauvages. En Irlande, les autorités ont enregistré une chute de 90% des populations de saumons sauvages ces cinquante dernières années. Pour la première fois en 2024, la population sauvage s’est également effondrée dans la région du Connemara, sur la côte ouest de l’Irlande. De nombreux élevages biologiques y ont récemment vu le jour.
Chez Coop, on trouve du saumon bio irlandais et écossais. Il provient notamment d’un fournisseur du Connemara. Interrogée, Coop affirme que le respect des directives du label et le bien-être des poissons sont importants.
Le «défi» de l’élevage biologique
Migros vend principalement du saumon d’élevage biologique de Norvège. Selon des rapports de l’Institut de recherche marine de Bergen, un saumon d’élevage sur cinq meurt prématurément dans ce pays. Les éleveurs norvégiens engraissent des saumons selon les normes biologiques aussi bien que conventionnelles, dans la même installation, même si les cages sont séparées. Une pratique autorisée par la directive bio de
l’Union européenne.
Migros affirme que les problèmes de l’élevage de saumon sont connus. Raison pour laquelle le saumon d’élevage provient exclusivement d’exploitations certifiées. Elle ne répond pas à la critique selon laquelle ces élevages ne seraient guère meilleurs que les élevages de saumon conventionnels.
Bio Suisse déclare, pour sa part, que la production de saumon bio est un défi et que les poissons ont plus d’espace et une meilleure alimentation que les poissons conventionnels. Cela n’empêche pas Urs Baumgartner, spécialiste indépendant du développement durable, de se montrer très critique: «Les conditions de production du saumon bio n’ont pas grand-chose à voir avec l’idée de base de la culture biologique. Ce n’est pas durable.»
Le poisson ASC et le poisson bio
Label ASC:
Les piscicultures certifiées ASC s’engagent à la transparence et au respect des normes environnementales minimales.
Par exemple: les antibiotiques ne peuvent être utilisés que si nécessaire et de manière contrôlée pour le traitement des maladies.
Label bio:
Les piscicultures dotées d’un label bio doivent respecter des règles environnementales plus strictes. Les aliments pour poissons doivent être produits sans antibiotiques,
hormones ou autres facteurs de croissance.
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