Introduite en décembre dernier, la règle 2G+ exclut les chanteurs non vaccinés ou guéris depuis plues de quatre mois, à moins de porter un masque pendant les répétitions. Des restrictions drastiques qui pourraient en démotiver plus d’un. Dommage! Car le fait de chanter en groupe n’a que des avantages. A commencer par les bienfaits que ce loisir apporte à la santé.
Les études sont unanimes: chanter dans un chœur, ça fait du bien. Le travail de synthèse de l’Université du Queensland (Australie), paru en 2018 dans la revue spécialisée The European Journal of Health, conclut: le chant choral renforce le sentiment d’appartenance des participants et les rend émotionnellement plus forts. Il donnerait même un sens à la vie de certains.
Chanter en chœur est par ailleurs un bon moyen de réduire son stress. Médecin installée à Bülach (ZH), Stephanie Wolff confirme que «le fait de chanter active le système nerveux et réduit les hormones du stress». Voire permettrait de se prémunir contre un éventuel burnout.
Effets positifs après 30 minutes
Des chercheurs suédois ont démontré que le sang des choristes regorgeait d’ocytocine après avoir chanté. Considérée comme l’hormone de l’amour, de la confiance et du lien, l’ocytocine déclenche un sentiment de bien-être et de bonheur, et réduit ainsi indirectement le stress. Professeur de pédagogie musicale à l’université de Vechta (D), Kai Koch précise que «les études démontrent des effets positifs dès 30 minutes de chant».
Pour Sonia*, cantatrice et professeure fribourgeoise à la retraite, le chant touche à l’essentiel en impliquant le corps, le cœur et l’intellect. «Cette pratique mobilise toutes les ressources, en partant de la respiration. En faisant de la musique, on ressent beaucoup d’émotions et notamment de la joie.» Le fait de chanter dans un chœur renforce par ailleurs le sentiment d’appartenance, comme dans une équipe de football: on ne peut pas s’intégrer dans l’harmonie sans écouter attentivement ses voisins.
Trouver un choeur qui nous ressemble
Rejoindre un ensemble vocal, c’est à la portée de tous, avec un minimum de réflexion. Car le choix des chœurs et des styles est vaste. Pour Kai Koch, il est évident que «l’essentiel est de se sentir bien dans un ensemble, tant sur le plan musical que sur le plan humain».
Voici quelques critères à prendre en compte pour frapper à la bonne porte.
- Ne pas avoir peur d’essayer: rares sont les personnes qui chantent faux. Et, même si c’est le cas, on peut apprendre à chanter juste.
- Evaluer son niveau: sait-on lire une partition, ou faudra-t-il plusieurs répétitions pour la maîtriser? Chez les femmes, la tessiture la plus élevée est le soprano, les voix graves chantent l’alto. Chez les hommes, les voix sont composées de ténor (aigu), baryton (moyen) et basse (grave).
- Choisir son style de musique (classique, jazz, chanson populaire, variétés).
- Comparer les chœurs de sa région: le répertoire, les exigences, le mélange des âges, le niveau, la taille, la fréquence des répétitions et des représentations varient.
- Trouver une connaissance qui ait aussi envie de chanter dans une chorale. Il est ainsi plus facile de se lancer.
- Prendre contact avec le chef de chœur.
*Prénom d’emprunt
Tatjana Jaun / sh
Les principaux types de chœurs
- Chœur d’oratorio ou profane: ensemble vocal qui se produit lors de concerts ou de manifestations. Le répertoire va de la musique sacrée au jazz en passant par la musique populaire ou les variétés.
- Chœur d’église: chœur mixte, souvent accompagné d’un orgue, qui se produit lors de messes ou de services religieux. Le répertoire est en principe sacré.
- Chœur gospel: chorale mixte qui reprend des chansons afro-américaines, en anglais et avec un contenu spirituel. Il y a en principe trois pupitres: les sopranos, les ténors et les altos.
- Chœur a cappella: chœur sans accompagnement instrumental. Tous les registres sont possibles. C’est exigeant, parce que les éventuelles erreurs ressortent davantage sans instruments.
Adresses utiles auprès de l’Union Suisse des Chorales: usc-scv.ch.