Naturel
Comme bien d’autres, le terme «naturel» n’est pas défini dansla législation suisse relative aux cosmétiques. Aussi, les formules dites «100% naturelles» n’induisent pas forcément une absence de risque pour la santé, malgré le sentiment sécuritaire qu’elles inspirent. D’autant que certaines formules font la part belle aux huiles essentielles qui provoquent, parfois, des réactions allergènes. La conseillère nationale Isabelle Moret (PLR/VD) a d’ailleurs déposé une motion, en septembre 2019, pour réclamer un encadrement légal plus strict des allégations dans ce domaine. Le Conseil fédéral a toutefois estimé que l’élargissement de l’interdiction de tromperie aux cosmétiques – en vigueur dès mai 2021 – réglera les abus.
Vegan
Comme pour le bio, une certification reconnue s’impose pour ces produits. Les labels, à l’instar de celui de la PETA, EVE Label ou de Vegan Society, n’admettent aucun test sur les animaux et garantissent l’absence d’ingrédients d’origine animale, comme le miel, le musc ou le collagène. Les fabricants labellisés PETA ou EVE Label doivent en outre renoncer à la vente de leurs cosmétiques sur les marchés qui pratiquent ces expérimentations. Une certification «vegan» n’est toutefois pas un gage de qualité: un composant naturel d’origine animale peut avoir été remplacé par une substance synthétique issue de la pétrochimie.
Antipollution
Cette tendance a gagné les étagères occidentales depuis quelques années déjà. Originaires du continent asiatique, où l’air des métropoles est saturé de particules polluantes, ces soins sont censés lutter contre les effets néfastes de la pollution. Il s’agit principalement du vieillissement accéléré de la peau. En vérité, rien ne prouve encore que ces cosmétiques soient véritablement «antipollution» et il n’existe pas de test standardisé. Chaque marque mène ses propres études d’efficacité. En revanche, les recettes contiennent généralement des ingrédients pour combattre le vieillissement prématuré de l’épiderme comme des filtres UV ou des antioxydants. Pas de grandes nouveautés dans ces formules, seulement un bon ciblage marketing pour des préoccupations actuelles. Et on ne le dira jamais assez: un nettoyage soigneux du visage avec un produit doux est indispensable pour éliminer les dépôts de pollution.
Hypoallergénique
Entre 15% et 20% de la population expérimente une dermatite de contact au cours de la vie et à tout âge, selon le Centre d’allergie suisse. Il s’agit d’une réaction inflammatoire de la peau à des substances extérieures, par exemple à certains ingrédients contenus dans les cosmétiques. Nombreux sont les consommateurs à l’épiderme sensible en quête de produits leur évitant de désagréables irritations cutanées. Attention cependant, la mention «hypoallergénique» ne signifie pas «exempt de toute source d’allergènes». Elle désigne uniquement une formule étudiée pour réduire les risques d’allergies. En 2019, Ma Santé a testé dix gels douche hypoallergéniques. Résultat: près d’un tiers des produits renfermaient des parfums allergisants!
Testé sous contrôle dermatologique
Rassurante, mais pas transparente. Cette allégation dépend de l’initiative du fabricant et implique que des tests de tolérance ont été réalisés sur des humains, sous la supervision d’un dermatologue. Or, cette mention suggère que la marque a procédé à davantage de tests que ses concurrents qui ne l’emploient pas. Pourtant, la sécurité d’un cosmétique doit obligatoirement avoir été testée avant sa mise sur le marché. Les analyses sont réalisées sous la responsabilité des marques, contrairement aux médicaments, par exemple. La loi contraint les fabricants à pouvoir démontrer que leurs produits ne portent pas atteinte à la santé.
Non testé sur les animaux
Les tests de produits cosmétiques finis ou de leurs ingrédients sur les animaux sont interdits dans l’Union européenne (UE) depuis 2013. Cette interdiction s’étend également aux produits importés. «La Suisse s’est alignée sur l’UE avec la révision du droit alimentaire, en mai 2017. Après un délai d’application de quatre ans, l’obligation entrera en vigueur le 1er mai 2021», précise Claire Bussy Pestalozzi, porte-parole de Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV). Dans ce contexte, l’allégation «non testé sur les animaux» n’a pas de sens. En revanche, certains labels «cruelty free» comme celui de la PETA ou le Leaping Bunny assurent que le produit n’est pas vendu sur des marchés, comme la Chine, où les tests sur les animaux sont encore pratiqués.
Bio
Cette allégation n’est pas non plus définie par la loi. Il convient donc de s’assurer que le produit est certifié par un organisme sérieux, comme Ecocert, BDIH ou Nature & Progrès. Les fabricants labellisés doivent alors suivre un cahier des charges qui varie d’une certification à l’autre. Chez Ecocert, par exemple, 95% au moins des ingrédients végétaux de la formule doivent être issus de l’agriculture biologique. De leur côté, BDIH et Nature & Progrès établissent une liste positive des ingrédients autorisés. De facto, tous les autres composants sont interdits. Relevons que les labellisations coûtent souvent trop cher pour les artisans ou les marques à petits volumes.