Les dons sur les plateformes de financement participatif ne faiblissent pas, en Suisse. L’an dernier, 1704 projets culturels, sportifs, sociaux ou encore environnementaux sont nés grâce aux contributions désintéressées sur les sites de crowdfunding. Volume d’argent total: 29,2 millions de francs, relève l’analyse 2024 de la Haute école de Lucerne. Avec un taux de réussite d’environ 75%, les campagnes lancées en Suisse ont bien plus de chances d’aboutir qu’en moyenne internationale: aux Etats-Unis par exemple, pas plus de 40% des campagnes sur la plateforme populaire Kickstarter ont pu être financées.
Mais qui dit succès, dit arnaques. Ou, ici, fraudfunding. L’Office fédéral de la cybersécurité prévient contre un haut potentiel de fraude sur les sites de financement participatif. «Les cybercriminels ciblent d’abord les donateurs. Il existe des initiatives douteuses qui font la promotion de faux projets.» L’argent récolté n’est pas utilisé aux fins indiquées par la campagne, mais détourné par les escrocs. Une astuce pour éviter de tomber dans le panneau: lire attentivement le texte du projet en examinant s’il est cohérent jusqu’au bout. Les avis des internautes renseignent aussi sur son sérieux.
Même les initiateurs de campagnes de crowdfunding ne sont pas à l’abri de tentatives d’escroquerie: étant donné que, sur la plupart des plateformes, ils n’obtiennent l’argent des donateurs que si l’objectif de financement initial est atteint (principe du «tout ou rien»), des arnaqueurs en profitent pour leur mettre la pression. Les cybercriminels font des dons importants pour la campagne, puis exigent un paiement en crypto-monnaie, sans quoi ils retireraient leur «don» et menaceraient de faire échouer le projet. Le retrait d’un grand donateur pouvant entraîner une perte de confiance générale chez les autres…
Plus que jamais, la prudence est de mise sur ces plateformes au succès grandissant, en tête desquelles Wemakeit, I Believe in You, Crowdify, Fundoo ou Héros locaux. D’autant plus que les donateurs suisses se montrent toujours davantage généreux: la somme moyenne par personne versée à un projet a augmenté de plus de 50 fr., l’an dernier, passant de 126 fr. à 179 fr. Des contributions qui méritent de tomber entre de bonnes mains!
Gilles D’Andrès