Quoi de mieux qu’une virée à vélo sur les bords du lac de Bienne ou autour de Genève pour profiter d’une après-midi de congé? En cette période estivale, la location d’un vélo en libre-service peut s’avérer pratique. Le principe est simple: il suffit d’un smartphone et d’une carte de crédit pour déverrouiller le vélo de son choix, puis prendre la route avant de le retourner à n’importe quelle station prévue à cet effet (lire «A chaque système son application»).
De Lausanne au Locle, en passant par Martigny ou Fribourg, les offres se sont multipliées. D’abord destinées aux pendulaires, elles sont aussi prisées par les touristes. Jusqu’à un tiers des locations sont destinées aux loisirs.
Quatre prestataires se partagent le marché sur quinze réseaux: PubliBike, Velospot, Pick-e-Bike et la société danoise Donkey Republic. Que coûte une location d’une demi-journée? Les modes de calcul changent selon les prestataires et les réseaux. Bon à Savoir a comparé les tarifs les plus bas pour une course simple de trois heures, sans abonnement mensuel ou annuel, avec un vélo mécanique d’une part, et avec un vélo électrique d’autre part. Résultat: en Suisse romande, une même durée de location peut être facturée jusqu’à dix fois plus cher (voir tableaux comparatifs).
De 2 à 19 fr. pour les vélos mécaniques
Le Locle et Neuchâtel, qui utilisent la solution Donkey Republic, proposent les offres les moins chères pour les vélos mécaniques: 2 fr. pour une location de trois heures. Trente bicyclettes traditionnelles sont disponibles au Locle, tandis qu’on en retrouve 320 réparties autour de 55 stations sur l’ensemble du littoral neuchâtelois. A Yverdon-les-Bains et Genève, qui utilisent également le système Donkey Republic, le tarif est respectivement de 3 fr. et 7.90 fr.
Dans les réseaux opérant avec PubliBike et Velospot, les prix sont plus élevés. Si les deux entités ont fusionné en août 2022, le système de tarification à la minute diffère encore. Une course de trois heures coûte 18.50 fr. à Fribourg (PubliBike) et 19 fr. dans la région Vevey-Montreux (Velospot). Notons qu’une offre commune de carte journalière a récemment été lancée, pour un montant de 29 fr.
De 4 à 45 fr. pour les vélos électriques
Les écarts de prix sont aussi importants parmi les réseaux qui proposent des vélos électriques. Là encore, le système Donkey Republic est le moins cher: 4 fr. pour une course de trois heures au Locle, et 18 fr. à Genève (où l’on recense 520 cycles électriques pour 572 stations). Sur les réseaux PubliBike, comme dans la région de Nyon, il faut compter 20.50 fr. tandis que, dans les localités qui utilisent le dispositif Velospot, le tarif le plus avantageux est offert par la carte journalière à 29 fr.
Deux réseaux s’appuient sur la solution bâloise Pick-e-Bike, qui proposent des vélos uniquement électriques. Dans la région fribourgeoise, où opère également PubliBike, une offre forfaitaire à seulement 10 fr. les 4 heures vient d’être lancée afin de sonder les besoins des utilisateurs. A Aubonne et dans les communes avoisinantes, seule une tarification à la minute est disponible. Et le prix explose: 45 fr. pour trois heures de location.
Soutien financier
Difficile d’expliquer clairement les raisons de ces écarts de prix. Sur le littoral neuchâtelois, le projet est piloté par les collectivités publiques. Il s’appuie sur le soutien financier d’entreprises régionales dans le but d’offrir les tarifs les plus bas possibles. Le réseau genevois, qui utilise aussi la solution Donkey Republic, n’est, en revanche, pas subventionné. Les prix – plus élevés – sont basés sur les coûts opérationnels.
Le CEO de PubliBike, Markus Bacher, ne se prononce pas sur le modèle commercial de son entreprise. A Aubonne, la coordinatrice de Pick-e-Bike souligne que l’offre actuelle s’adresse principalement à des pendulaires qui ne pédalent que sur des courtes distances. Katya Hochuli précise toutefois travailler sur une offre «loisirs» avec un forfait à la demi-journée par exemple. Sa mise en service pourrait intervenir dès le mois de juillet.
Conseil: l’utilisateur ponctuel d’un réseau de vélos en libre-service devrait toujours bien évaluer son temps de location prévu. Des offres forfaitaires peuvent s’avérer plus avantageuses qu’une tarification à la minute à partir d’une certaine durée. Lors de la location d’un vélo électrique chez Velospot, il devient plus profitable d’acheter une carte journalière à 29 fr. dès 2h20 d’utilisation. Notons encore que la plupart des prestataires proposent des abonnements destinés à leurs utilisateurs réguliers.
Kevin Gertsch
A chaque système son application
Louer un vélo en libre-service? Rien de plus simple. Chaque prestataire dispose d’une application à télécharger sur son smartphone. Le client doit s’inscrire en enregistrant ses coordonnées et ses données de carte de crédit. Pick-e-Bike demande également une copie du permis de conduire (au minimum de catégorie M, délivré à partir de 14 ans), ses vélos à assistance électrique pouvant atteindre les 45 km/h. A partir de là, il est possible de déverrouiller le vélo de son choix dans une station dédiée, d’effectuer son trajet, puis de restituer l’engin dans n’importe quelle autre station du réseau.
Dans certaines communes, Pick-e-Bike propose de vastes espaces, appelées zones de freefloating, où il est possible de garer son vélo n’importe où. Les autres prestataires facturent généralement une pénalité d’une vingtaine de francs en cas de restitution hors-station.