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En Suisse, chaque assuré contribue financièrement à un fonds de prévention, au travers de ses primes d’assurance maladie. Ce n’est pas un choix, cette participation est inscrite dans la loi. Placer la prévention au centre de notre système de santé relève sans aucun doute du bon sens: la sagesse avant la loi nous a enseigné que «prévenir vaut mieux que guérir». Si tout le monde semble d’accord sur le constat, cette unanimité peine à prendre forme dans la réalité.
Des campagnes d’information et de prévention sur l’alcool, le tabac, les maladies sexuellement transmissibles, l’abus d’antibiotiques ou l’importance de la vaccination surgissent ponctuellement au coin d’une rue ou sur nos écrans. Pour autant, cette sensibilisation ne constitue pas un élément central de notre système de soins. Il semblerait même que la pratique démontre le contraire.
Depuis la suppression de la plateforme mesvaccins.ch en mai 2021, mise en avant à son lancement comme un élément préventif important, il n’existe plus de carnet de vaccination électronique à l’échelle nationale en Suisse. A nous de planifier nos rappels. Ou de les oublier.
Les fortes augmentations des primes de l’assurance maladie ont poussé une partie importante de la population vers des franchises élevées. Résultat, bon nombre d’assurés renoncent aux soins, mettant parfois leur santé en danger pendant que l’on se contente d’établir un lien entre inégalités sociales et problèmes sanitaires.
Plutôt que de soigner les malades, notre médecine soigne les maladies. Sans symptôme, pas de remboursement lors d’une visite médicale. La Société Suisse de Médecine interne générale ne recommande d’ailleurs pas de faire un «check-up», parce que la preuve de son efficacité sur des personnes asymptomatiques n’est pas démontrée. Après notre dernière visite chez le pédiatre, si l’on pense être en bonne forme, il est donc probable que l’on ne croise plus de médecin durant quelques dizaines d’années (lire «Est-il dangereux d'être en bonne santé?»).
Les maladies non transmissibles sont pourtant en hausse, et la prévention reste la meilleure solution pour les limiter. Utiliser des affiches publicitaires pour donner des conseils nutritionnels aux patients n’est peut-être pas la solution la plus efficace. Avec un système de santé passif, et souvent trop technique, on n’évalue pas l’état de santé des assurés: on intervient une fois la maladie déclarée.
Ce serait un comble que se sentir en forme finisse par être dangereux pour la santé!
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