L’assurance de base est suffisante pour couvrir les besoins essentiels d’une hospitalisation, mais celle-ci se fera en division commune, sans choix du médecin et dans son canton de domicile. Les assurés qui souhaitent davantage de confort et de liberté doivent contracter une complémentaire.
Coûteuses, ces assurances permettent de choisir son médecin et, selon la variante, une chambre à deux lits (division demi-privée) ou à un lit (division privée). Elles offrent aussi la possibilité d’opter pour un traitement dans un hôpital hors du canton de domicile.
Chasse aux bons risques
Ces complémentaires ne sont cependant pas accessibles à tous. Les caisses peuvent refuser une demande d’affiliation sans en justifier les raisons. Cette liberté les amène généralement à bouder les personnes de plus de 50 ans. Les assureurs font la «chasse aux bons risques», en sélectionnant des individus jeunes et en bonne santé, qui ne vont pas coûter cher.
Si l’on souhaite transférer sa police chez un autre assureur, il ne faut jamais résilier sa complémentaire avant d’avoir obtenu une garantie d’admission sans restriction de la part de la nouvelle caisse. On veillera aussi à ne pas dépasser le délai de résiliation. L’échéance est le plus souvent fixée à la fin de l’année civile, moyennant un délai de trois mois, voire de six mois (Assura et Groupe Mutuel). D’où l’importance de s’y prendre suffisamment tôt.
Écarts sidérants
Nous avons soumis aux assureurs un scénario précis (voir tableau), en leur demandant de nous proposer la police qui couvrait au minimum l’intégralité des prestations spécifiées. La comparaison est loin d’être aisée, car le tarif varie non seulement selon le type de police et le lieu de domicile, mais aussi selon l’âge, le sexe et les prestations que chaque caisse impose dans la police.
Les primes varient énormément. Le prix à payer pour un homme de 50 ans en division privée oscille ainsi entre 116.70 fr. et 409.20 fr. par mois à Genève, le canton le plus cher de Suisse romande. En ajoutant la prime mensuelle de l’assurance de base, plus les éventuelles petites complémentaires, le montant à débourser chaque mois pour l’assurance maladie devient astronomique!
Les personnes âgées devant résilier leur complémentaire hospitalière pour des raisons financières sont donc nombreuses. Une situation regrettable, alors que la probabilité d’un séjour hospitalier s’accroît. Des solutions existent néanmoins pour faire baisser les primes.
La solution flexible
La plupart des caisses proposent des assurances flexibles (lire «Chambre avec surclassement»). Selon ce système, c’est seulement lorsqu’un séjour hospitalier s’impose que l’assuré choisit la section désirée. S’il se contente de la division commune, il n’y aura pas de supplément, mais il paiera une participation s’il opte pour la division privée ou demi-privée.
Il est également possible de fixer une franchise facultative. On paie alors soi-même les premiers coûts d’hospitalisation jusqu’à concurrence de la somme fixée. Ces franchises se situent généralement entre 1000 et 10 000 fr., permettant d’économiser jusqu’à 70% du montant des primes. Ce forfait va toutefois s’ajouter à celui demandé pour l’assurance obligatoire des soins (AOS). La formule exige donc d’avoir un bas de laine bien garni.
On peut aussi exclure la couverture accidents de la complémentaire. Cette exclusion permet d’économiser jusqu’à 10%, mais se justifie uniquement si l’on bénéficie déjà d’une assurance privée pour les accidents non professionnels par le biais de son employeur. Les contrats collectifs, conclus par certaines entreprises, permettent également d’obtenir des rabais. Enfin, on trouve des couvertures intermédiaires qui proposent, par exemple, une hospitalisation en chambre privée sans le libre choix du médecin.
Alexandre Beuchat
Les pièges à éviter
Le choix de complémentaires est très vaste. Il est donc important d’étudier attentivement les offres des caisses: de quoi ai-je véritablement besoin? Une lecture des conditions générales d’assurance permettra d’identifier les limites de prestations. Il est conseillé d’éviter les contrats de longue durée. Chez Assura et au Groupe Mutuel, le client ne peut pas s’engager pour moins de cinq ans. Certaines caisses offrent, en échange d’une durée de contrat plus longue, une réduction modeste de primes. Ce genre de police ne peut être résilié qu’en cas d’augmentation de tarifs ou lors de sinistres. Par ailleurs, il faut savoir que, même les assurés privés, ne peuvent pas choisir n’importe quelle clinique. Si la caisse n’a pas conclu de contrat tarifaire avec l’établissement concerné, elle ne prend souvent pas en charge tous les frais. Avant toute admission à l’hôpital, il faut demander une confirmation écrite de la prise en charge intégrale des coûts à sa caisse, afin d’éviter toute mauvaise surprise.