«L’en-tête et le contenu du courrier ne laissaient que peu de chances à mon fils de ne pas se laisser avoir», regrette Marie, une lectrice domiciliée dans le canton de Vaud.
Le jeune homme de 19 ans est en effet tombé dans un piège à la mécanique bien rodée. Il vient d’inscrire sa société au registre du commerce lorsqu’il reçoit une facture à l’allure officielle. Le document arbore une croix suisse et est libellé au nom de SFHR, «Service du Registre et de la Comptabilité». Le jeune entrepreneur est prié de s’acquitter de 492 fr. de frais administratifs et de publication. Le ton est pressant: «L’inscription ne pouvant avoir lieu qu’à réception du paiement.» Pensant avoir affaire à une autorité, il paie rapidement. A tort, malheureusement.
Jeunes entreprises visées
La facture était en réalité une offre pour une inscription dans un annuaire «professionnel» bidon. Seule une lecture attentive des petits caractères permet de le comprendre. Le jeune homme n’est pas la seule victime de cette pratique illégale, qui vise les entreprises nouvellement inscrites dans la feuille officielle suisse du commerce, ou celles qui déposent une marque.
Le fils de notre lectrice a tenté de récupérer son argent lorsqu’il a découvert l’entourloupe, sans obtenir aucune réponse. «C’est pour lui une perte importante alors qu’il débute dans sa nouvelle activité» déplore Marie, qui a dénoncé le cas au Secrétariat d’Etat à l’économie (Seco). Cette démarche peut parfois aboutir à des condamnations lorsque les responsables sont identifiés. En 2023, le Seco a porté plainte pénale contre huit auteurs d’arnaque à l’annuaire.
Conseil: Si vous avez une entreprise, vérifiez bien vos factures, surtout lorsque vous débutez. Contactez notre service juridique au moindre doute. Vous trouverez un répertoire (non exhaustif) des annuaires bidons et le lien vers le formulaire de dénonciation au SECO dans notre rubrique «alertes Conso» sur bonasavoir.ch