Généralités
L’arrivée du printemps est la période idéale pour commencer un jardin aromatique. En plus d’égayer le balcon, ces herbes apportent une saveur particulière aux plats. Plutôt faciles à cultiver, elles n’ont toutefois pas les mêmes besoins en eau et en ensoleillement. Si certaines font bon ménage, d’autres ne sont pas adaptées à une cohabitation. Il faut faire la distinction entre les plantes vivaces et les annuelles. D’origine méditerranéenne pour la plupart, les espèces dites «vivaces» sont réputées pour leur résistance (froid, etc.) et peuvent vivre plusieurs années sans problème. Parmi les variétés les plus courantes, citons le romarin, le thym, la marjolaine, l’origan ou la ciboulette. Les plantes aromatiques annuelles ou bisannuelles ont, elles, un cycle de vie qui varie entre un et deux ans et nécessitent un entretien régulier. C’est le cas du basilic, de l’aneth, de la coriandre, du cerfeuil ou du persil.
Le substrat
Les engrais sont à utiliser avec parcimonie. Les plantes ne les apprécient qu’à faible dose. Isabelle Gendre préconise l’usage d’engrais naturels comme le purin d’ortie, vendu dans les magasins spécialisés, qui est efficace contre les parasites. Enfin, il est judicieux d’utiliser un terreau pour herbes aromatiques, lequel comprend tous les éléments nutritifs indispensables, plutôt que de recourir à un terreau universel, trop léger. Reste que, malgré tous ces conseils, «le jardinage n’est pas une science exacte. Les années se suivent, mais ne se ressemblent pas forcément», glisse Isabelle Gendre.
Les bonnes associations
Sur un balcon, l’espace est souvent limité. On peut donc associer plusieurs variétés d’herbes dans un même bac, à condition de respecter certains principes. On évitera notamment d’associer des plantes annuelles et des vivaces dans le même pot. Des herbes méditerranéennes, comme le thym ou le romarin, apprécient beaucoup le soleil. D’autres, comme la livèche ou le persil, aiment nettement moins la chaleur. On veillera donc à réunir celles qui exigent globalement les mêmes conditions. Quant à certaines espèces, comme la menthe ou la mélisse citronnelle, elles ont tendance à être très envahissantes et risquent d’étouffer les autres. Il est préférable de les laisser seules dans un pot, relève Isabelle Gendre, conseillère en horticulture et chroniqueuse dans l’émission Monsieur Jardinier (RTS, La Première). Dans le doute, le néophyte se renseignera au moment de son achat ou auprès d’un centre spécialisé.
L’emplacement idéal
En règle générale, les plantes aromatiques ont besoin d’une quantité importante de lumière pour s’épanouir. Idéalement, elles trouvent leur place sur un rebord de fenêtre ou le balcon avec une exposition au sud. La plupart des herbes dégagent toutes leurs senteurs à un emplacement ensoleillé et chaud. Cela vaut pour celles d’origine méridionale, qui apprécieront l’exposition au sud et à l’ouest. Si, en revanche, vous disposez d’un balcon plus ombragé, il faudra vous tourner vers des espèces comme la menthe, le persil, la livèche ou l’estragon, qui exigent et supportent moins le soleil. L’apparition de taches sur les feuilles est un signe qu’elles sont trop exposées. A l’inverse, elles manifesteront leur manque de soleil par un rétrécissement des feuilles et un allongement des tiges. On adaptera l’emplacement des pots en conséquence.
Un contenant adapté
Dès l’achat, il ne faut pas oublier de rempoter les plantes. Les pots fournis par les magasins sont trop petits et conçus avant tout pour le transport. On terminera le rempotage par un bon arrosage qui permettra de tasser la terre. Les herbes aromatiques s’épanouissent en pots, à condition qu’ils soient assez grands. Choisir un contenant adapté est donc primordial. Les vivaces ont besoin de plus de place que les annuelles, puisqu’elles poussent sur plusieurs années. Plus le volume est grand, plus la plante pourra développer des racines et faire face aux coups durs (chaleur, etc.). Un bon drainage est par ailleurs essentiel. A ce sujet, il est indispensable que le fond du pot soit troué pour laisser s’échapper les surplus d’eau. Tapisser ensuite le fond du pot avec des graviers, de petits galets ou des billes en argile pour faire un lit drainant (environ 20% du volume total).
Un arrosage adéquat
La fréquence d’arrosage dépend du type de plante et de l’emplacement choisi. Les espèces méridionales, tels que le thym ou la sauge, par exemple, exigent beaucoup moins d’arrosage que la menthe ou la ciboulette. Quoi qu’il en soit, mieux vaut avoir la main légère: «La première erreur est l’arrosage excessif», note Isabelle Gendre. Un manque d’eau peut souvent se rattraper, alors qu’un excès peut être fatal. L’objectif est de garder une terre plutôt humide. Concrètement, il suffit d’enfoncer son doigt de quelques centimètres dans la terre. Si le bout du doigt laisse encore une sensation d’humidité, il ne faut pas ajouter de l’eau. Un apport quotidien peut s’avérer nécessaire en cas d’exposition plein sud et de fortes chaleurs. Par temps froid, il est recommandé d’être parcimonieux, afin d’éviter que les racines ne pourrissent. Pour la même raison, gare à ne jamais laisser de l’eau stagner dans la soucoupe ou le cache-pot!
Alexandre Beuchat